Conditions du test
Courses d’alpinisme estival variées, à la journée (aiguille du Tour, pointe de la Réchasse…) ou plus longues (traversée Rochefort – Jorasses).
À noter que nous avons testé une version prototype du modèle The North Face Cayesh, entre juin et septembre 2022. D’après la marque, la version définitive doit être renforcée pour sa sortie en octobre 2022.
Prise en main
Bel objet que cette Cayesh, chaussure d’alpinisme moderne et légère, qui fait partie du haut de gamme Summit Series de The North Face. Au premier coup d’oeil, on peut se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’une chaussure de trail hivernal, avec sa guêtre et sa forme très running. Pourtant, s’agit bien d’une chaussure d’alpinisme dans sa version légère et rapide comme en témoigne la bonne rigidité de la semelle et l’encoche pour crampons semi-automatiques en talon.
Développée par le groupe annécien All triangles, composé de spécialistes du matériel outdoor, ce modèle ne laissera pas indifférent. Il se place dans le segment des chaussures ultra techniques telles que la Scarpa Ribelle S HD ou encore la Salomon S/Lab X Alpine Modular ou éventuellement l’Aequilibrium Top GTX de La Sportiva.
Sur le terrain
Chaussage
Le chaussage est très rapide et précis. Avec sa guêtre largement zippée, l’accès à la chaussure est facile et bien ouvert. La guêtre plutôt fine et souple se replie sur le côté assez facilement, ce qui permet de laisser passer le pied sans encombres. Le serrage se fait un un claquement de doigt grâce au système BOA. Qui a déjà passé du temps à lacer ses chaussures en partant en montagne, puis à desserer quelques minutes plus tard avant de resserer ensuite etc. comprendra combien ce serrage rapide est utile et permet un gain de temps et de confort incomparable. Un vrai plus par rapport à un système de serrage à lacets traditionnel.
Confort
Il est plutôt rudimentaire. En même temps, demande t-on aux sièges baquets d’une formule 1 d’être confortables ? Bon, avouons que la semelle de propreté pourrait être un peu plus élaborée. Elle est trop basique dans ce niveau de gamme. Que ce soit pour le contact ou pour l’isolation thermique, un peu plus d’épaisseur aurait été bienvenue. On prend vite froid aux pieds dans la neige.
En mouvement, cette Cayesh est plutôt agréable à porter car son poids réduit modifie vraiment les sensations. En revanche, nous avons trouvé qu’en plus de la semelle, la forme de la boite à orteils pouvait provoquer des points de compression désagréables. A essayer avec minutie en magasin avant de l’acheter, pour s’assurer que vos orteils sont compatibles !
la semelle Vibram très fine
si elle est très légère, elle est aussi très fragile.
Technique
Côté technique, il y a du bon et du moins bon.
La forme générale de cette Cayesh en fait une chaussure agréable à porter en montagne car très fine et proche du pied. La guêtre se place bien et le zip inspire confiance.
Pour cramponner, on peut compter sur une rigidité en semelle assez exceptionnelle au regard du poids de la chaussure, grâce à une tige carbone qui rigidifie sans alourdir. Les crampons tiennent bien en place et tant que l’on reste sur des sections de glace relativement courtes, ça passe bien. Plus long ou plus raide, cela devient exigent. Il faut en effet composer avec cette semelle rigide associée à une tige plus souple, qui déséquilibre un peu l’ensemble. Les forts en chevilles s’en sortiront bien, tandis que les autres muscleront leur jeu.
C’est finalement en grimpe rocheuse que le bât blesse. En effet, enrobage dubout du pied, au niveau des orteils, dépasse la semelle Vibram de quelques millimètres. Autrement dit, c’est ce bout d’enrobage qui frotte le rocher lorsque que l’on grimpe sur petites prises. Sauf que cet enrobage n’est pas destiné à être sollicité de la sorte. Cette partie s’use de manière rapidement dès que l’on pousse un peu sur le bout des pieds, sur le rocher.
Durabilité
La semelle Vibram très fine a elle aussi un revers de médaille : si elle est très légère, elle est aussi très fragile. Nous émettons quelques doutes sur la durée de vie de cette Cayesh pour un alpiniste qui en ferait une utilisation régulière, plusieurs jours par mois, idem pour un guide.
CONCLUSION
Cette chaussure d’alpinisme joue résolument la carte de la modernité, sous l’angle de la légèreté. Elle est très efficace pour des ascensions peu techniques et peu traumatisantes pour les pieds et les chevilles. Dès qu’il faudra cramponner un peu sur la glace ou grimper un peu plus longuement sur le rocher vertical, elle atteindra ses limites. Notre principal bémol étant sa durabilité. Il faut plutôt la voir comme la chaussure de vos ascensions rapides, peu techniques, où le déroulé de pied et la légèreté priment sur la résistance. Une chaussure pour experts du fast and light ?
Caractéristiques
POIDS CHAUSSURE 1187g la paire en taille 42 PRIX PUBLIC : 500€ SERRAGE système BOA FABRICATION : Membrane Imperméable Et Respirante FUTURELIGHT renforcée grâce à des fils Spectra, Tige en fibre de carbone SEMELLE : Caoutchouc VibramLitebase Mont Rubber CRAMPONS : compatible avec des crampons semi-automatiques