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Test sac Millet Pierra Ment Evo

Millet Pierra Ment Evo 2023

Une poche à crampon inédite. Voici une vraie innovation sur le petit marché du sac de ski alpinisme, signée Millet. On pourrait croire que la firme annécienne a embauché Marie Kondo au design pour avoir un sac impeccablement rangé… Simple gadget ou vrai bénéfice à l’usage ? On a testé.  

La question des crampons

En ski alpinisme (ski de randonnée de compétition si vous préférez), le sac a connu de grosses évolutions depuis une vingtaine d’années, afin de rendre toujours plus rapides les transitions. Les innovations s’étaient essentiellement concentrées sur l’attache des skis sur le sac. Finies les allumettes en diagonale dans une bretelle du sac, avec les fixations qui lacèrent l’épaule. Désormais c’est le crochet qui s’est imposé. Reste le casse-tête des crampons.

Le faible litrage des sacs de ski alpi oblige à bourrer la poche de rangement principal, souvent au détriment de la poche à crampons qui s’en trouve compressée. Pour en extraire les crampons, ça peut aller. Pour les remettre bien en place dans la poche, sans qu’ils ne dépassent, c’est une autre histoire. On perd régulièrement de précieuses secondes à s’assurer que rien ne tombera dans la descente. Sur les courses par équipes, le coéquipier est alors mis à contribution pour tasser avec l’énergie du désespoir tout ce mic-mac. Millet semble avoir trouvé la parade. 

La boîte à crampons du Pierra Ment Evo, avec son clip de fermeture

En pratique

La technique est plutôt simple : aménager une gangue rigide assurant un large espace incompressible. À vrai dire, cette astuce était déjà connue de certains coureurs. Ils découpaient des luges-pelles aux dimensions de la poche, et le tour était joué. Là, Millet a fait les choses proprement avec une différence de taille qui réside dans la trappe. Au revoir le rabat à scratch (qui ruinait les manches de combinaison), bonjour le couvercle rigide aimanté ! Très astucieux, il dispose d’une languette pour l’ouvrir. La fermeture se fait quasi automatiquement en rabattant le tout, aidée d’un élastique. Je retrouve la rapidité que j’avais sur mon premier sac Trab de 2014, avec une poche kangourou à l’arrière (façon maillot de vélo), mais dont la sécurité de fermeture laissait à désirer, surtout en cas de chute. 

Nous sommes allé titiller quelques couloirs de Belledonne pour tester le dispositif en conditions réelles. Le système fonctionne à merveille, et on ne se reprend plus à devoir enlever une bretelle pour caler les crampons ou vérifier de visu que tout est bien rangé. On s’est amusé à faire la manip le plus rapidement possible, comme en course. On va un peu plus vite, mais surtout on est moins stressé. On garde toujours le réflexe de bien taper sur la trappe pour s’assurer qu’elle est verrouillée. Ce fut toujours le cas, donc on pourra lui faire confiance avec l’habitude.   

Le hic de cette innovation reste le poids. Ayant fait la dernière saison avec la précédente version du sac, j’ai pu comparer. La balance est cruelle : + 250 grammes (650 pour l’Evo, 400 pour le classique). Si, comme Kilian Jornet ou Symon Welfringer, vous chassez les grammes en coupant les étiquettes, vous passerez votre chemin. Pour les autres, à la recherche de plus de confort d’utilisation, cette poche est un vrai plus, gage de sérénité. 

Outre le poids, l’inflation gagne aussi le prix. À l’ISPO 2022, le sac était annoncé à 250 euros, soit 110 euros de plus que la version actuelle. On vous laissera faire le calcul du coût de revient des quelques secondes gagnées en transitions. 

Bilan

En dehors de cette innovation qui attire toute la lumière, ce Millet Pierra Ment Evo garde les qualités de la précédente version, avec quelques touches d’amélioration. Le dos est mieux construit et moins minimaliste. Le sac tient bien sur le dos, agréable à l’usage. La trame en Dyneema couvre encore plus l’arrière du sac (plus seulement la moitié côté ski, appréciable, surtout quand emmène le sac dans les faces nord comme Léo Billon le fit pour la dernière trilogie hivernale de 2022).

Les rangements sont parfaits pour les jours de course, avec une poche pour une flasque à l’avant, la double attache réglementaire pour deux paires de ski, un sifflet intégré, une poche zippée à l’intérieur pour les clés, une poche pour la pelle, une ouverture dans la poche à crampon pour laisser passer le manche de la pelle et la sonde, de quoi porter un piolet… On retrouve même sous le sac un petit rangement pour mettre l’élastique de tractage, ce qui est bien pratique là aussi. Pour finir sur la poche à crampon rigide, sachez quelle est amovible, dans le cas où vous n’utiliseriez pas de crampons, histoire de gagner quelques grammes en course.

Caractéristiques techniques

POIDS :650g  VOLUME : 20 L. PRIX PUBLIC : 250 €

On a aimé

  • Rapidité et sérénité apportées par la nouvelle poche à crampons 
  • Rangements pour la compétition (flasque, élastique, porte ski)
  • Renfort du tissu avec une trame Dyneema
  • Confort
  • Look sobre 

On a moins aimé

  • Poids
  • Prix