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Sommets ou antécimes ? Quand les himalayistes ne vont pas en haut mais prétendent le contraire

Le Dhaulagiri, 8167m. ©Jocelyn Chavy

La question demeure, surtout sur les 8000 : les grimpeurs ont-ils réellement atteint le « vrai » sommet, quoi qu’ils en disent ? Le spécialiste de l’aventure Damien Gildea s’interroge ici sur l’importance de cette question : qui annoncerait un mont Blanc en étant resté 30 mètres sous le sommet ? Personne. Contrairement à ce qui se passe sur certains grands sommets himalayens. Mais à l’heure où les expéditions commerciales se développent toujours plus, les topographies des sommets vendus (Annapurna, Dhaulagiri, Manaslu) sont de mieux en mieux connues.

Affirmer avoir gravi un sommet sans avoir parcouru l’intégralité de l’itinéraire, est-ce si grave ? Sur le site de l’American Alpine Journal 2020, j’ai présenté l’enquête d’une équipe internationale de chercheurs, menée sur plusieurs années. Fondée sur le travail d’Eberhard Jurgalski et d’autres, elle expose la situation sur trois des montagnes les plus hautes du monde, le Dhaulagiri, le Manaslu et l’Annapurna, où un grand nombre de ceux qui revendiquent le sommet n’ont en fait pas atteint son point culminant, soit parce qu’ils ne maîtrisaient pas la topographie exacte du sommet, soit parce qu’ils étaient incapables de gravir la partie finale permettant d’y accéder.

Cette pratique a été observée – occasionnellement – pendant des décennies, mais elle s’est accentuée au cours des dernières années, avec la prolifération des expéditions commerciales guidées, notamment au Manaslu.

La face nord de l’Annapurna. Aux-côtés du « vrai » sommet, une foule d’antécimes se répartissent tout au long de l’arête. ©Jocelyn Chavy

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