Cela fait quatre printemps que Vivian Bruchez consacre son énergie à skier les sommets de plus de 4000 mètres des Alpes à ski. Après une rare descente du Zinalrothorn, Vivian Bruchez a choisi le Schreckhorn, cette fois encore avec Aurel Lardy. Les 12, 13 et 14 juin, ils ont réalisé une aventure originale – et bas carbone – avec un aller en train jusque dans l’Oberland, l’ascension et la descente de ce très beau sommet pointu, avant un retour sur le Rhône, en kayak gonflable ! Il nous raconte.
Skier tous les 4000 des Alpes ! Est-ce vraiment possible ? Dans le lot il y a des sommets énigmes, le Schreckhorn en faisait partie, mon 77 ème sommet dans ce voyage sur les cimes. Il aura pourtant été l’occasion de créer un nouvel itinéraire à ski les 12, 13 et 14 juin 2024, avec accès en train à la montagne et retour en packraft (kayak gonflable) par le Rhône. Voilà quatre ans que je consacre au printemps toute mon énergie à la réalisation de ce projet des «4000» des Alpes à ski.
Parfois je parcours des voies normales, d’autres fois j’explore des nouveaux itineraires. Le Schreckhorn occupait une grande place dans mes réflexions, car, pas facile d’accès, il est considéré avec son proche voisin le Lauterraahorn comme parmi les plus sauvages des Alpes. Situés dans l’Oberland Bernois, leur popularité demeure dans l’ombre des géants comme l’Eiger, Jungfrau, Mönch, bien visible depuis Grindelwald. Le roi du secteur pourrait-être le Finsterraahorn qui culmine en patron au dessus des glaciers.
À travers ce projet j’ai envie de témoigner de la beauté des Alpes et la richesse des activités qu’on y pratiquent et leur évolution.
Le duo Aurel Lardy et Vivian Bruchez, complété par Thomas Guerrin, en train à Grindelwald
©Coll. Vivian Bruchez – Thomas Guerrin
Accéder en train à Grindelwald depuis Chamonix c’est vraiment facile, bien que, il faut être honnête, c’est un coût financier. Mais cela offre une vraie sensation de voyage. De plus, chaque gare est équipée de consignes où l’on peut laisser du matériel. Bien utile quand on mixe plusieurs pratiques.
Les glaciers de l’Oberland alimentent le Rhône et le choix de rentrer en packraft était naturel. Cela permet de se poser la question suivante : à partir d’où la montagne commence et se termine ?
Cela nécessite tout de même un peu d’entraînement et une autorisation de naviguer par le canton du Valais.
Vivian Bruchez dans les pentes du Schreckhorn
©Coll. Vivian Bruchez – Aurel Lardy – Thomas Guerrin
chaque gare est équipée de consignes où l’on peut laisser du matériel. Bien utile quand on mixe plusieurs pratiques.
Trouver bon compagnon de cordée pour ce genre d’aventure était facile avec l’ami Aurel Lardy, fort de son aventure en Alaska l’an passé avec les solides Hellias Millerioux , Alexandre Marchesseau et Christophe Tricou. Où ils sont partis 50 jours en autonomie à travers glaciers sommets et rivières.
Je ne sais pas si en trois jours, non loin de la maison, il a retrouvé la sensation du sauvage, mais à mon sens on s’en rapproche, avec une différence, celle de l’accessibilité. L’aventure se joue à peu de chose, c’est souvent une histoire d’état d’esprit.
Thomas Guerrin a complété la cordée avec la mission d’en ramener des images. Il n’a, du coup, pas skié l’intégralité de la ligne mais a participé grandement à la réussite de l’aventure.
On a parcouru à ski le versant nord et sud de la montagne, en suivant de près l’itinéraire de la première ascension en 1864.
Le haut de la ligne est raide, étroit et aérien, le bas est large et accueillant. Au retour, on a embarqué en Packraft à Sion jusqu’à Martigny, pour rentrer en train à la maison. Je suis heureux d’avoir concrétiser ce projet qui occupait mon esprit depuis des mois voir des années, comme quoi, pour réussir une aventure il faut avant tout, bien la préparer.