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Ski de rando en Isère : le Grand Som

Chartreuse

En arrivant au Grand Som, 2026 m. ©Jocelyn Chavy

C’est l’un des grands sommets de Chartreuse, et il s’avère être l’un des plus intéressants pour le ski de randonnée. Au moins trois points de départ sont possibles. Les variantes par le Petit Som et le col de Léchaud, ou l’aller-retour à Mauvernay, combe suspendue sous le sommet font du Grand Som un incontournable du ski de randonnée, magnifique belvédère sur la Chartreuse et même le mont Blanc. Son côté relativement accessible ne doit pas faire oublier le caractère aérien de certains passages sommitaux parfois délicats.

Si la Ruchère est devenu un spot à la mode, c’est sûrement grâce à son enneigement souvent exceptionnel pour l’altitude, disons l’un des meilleurs des Alpes du Nord ! Pour tout le secteur ouest du massif de la Chartreuse, la Ruchère se singularise également par ses multiples choix : Petit Som et Grand Som comme on va le voir, mais aussi col de l’Aliénard en raquettes, ou ski de fond à proximité. Disons que le départ classique du Grand Som serait bien sûr sur l’autre versant, depuis le monastère de la Grande Chartreuse, et la route de St-Pierre-de-Chartreuse. Cet accès permet de remonter la forêt jusqu’à Notre-Dame de Casalibus, d’où les choix s’offrent au randonneur : Petit ou Grand ?

La question est d’importance, mais justement : quelque soit le versant ou point de départ choisi, il s’agit d’abord de gagner le col de Bovinant. Libres au courageux de faire le détour par le Petit Som et le col de Léchaud avant, ou Mauvernay (voir descriptions plus bas). On conseillera plutôt de monter au Grand Som d’abord, et de gagner le Petit Som au passage en descendant – façon de parler puisqu’il faudra remettre les peaux. Les peaux justement : on passe du temps à les mettre et à les renlever dans cette balade. Mais c’est le principe du ski de rando, non ? Et ici, les variations autour de Bovinant permettent en plus de jouer des orientations – et des qualités de neige.

Le Grand Som est une réserve à itinéraires et à boucles variées

Passage au col de Léchaud, souvent venté. © JC

En remontant la combe sous le col de Léchaud. ©JC

Poudreuse dans la courte descente sur Bovinant, le Grand Som en toile de fond. © Jocelyn Chavy

Vue aérienne de l’arrivée au sommet du Grand Som. À gauche la Dent de Crolles, puis Belledonne. Majestueux. © Jocelyn Chavy

Depuis la Ruchère, le col de Léchaud livre l’accès à une petite combe à descendre jusqu’au col de Bovinant : ne faites pas comme ces randonneurs trop pressés qui gardent les peaux pour ces cent mètres de dénivelé, souvent en poudre. En venant du monastère, ou, pour les plus aventureux, de la combe des Éparres, le col de Bovinant marque la fin d’une bonne suée.

Mais la montée n’est pas finie pour autant : le sommet du Grand Som paraît proche, mais il n’en est rien. Il reste moins de 300 mètres de D+, mais de la distance, et un peu de pente au-dessus du col de Bovinant. Couteaux et/ou prudence selon les conditions. On atteint la crête au nord du sentier d’été, on progresse presque horizontalement d’abord, puis sur le flanc Est du Grand Som. Attention à la pente au nord (avant) le point 1942m. Ensuite, un dernier plat livre l’accès au Grand Som, 2026 m, coiffé de sa gigantesque croix sommitale.

Le monde est à vous.

Boucle par le pas du Loup, sur fond de Grand Som. © JC

Le Grand Som vu du ciel. ©Jocelyn Chavy

Jour de givre au sommet du Grand Som, 2026 m. © Jocelyn Chavy

Vue du Petit Som au coucher du soleil, panorama sur le Grand Som. © Jocelyn Chavy

Sommet : Le Grand Som, 2026 m.

Dénivelé : 1050 m environ

Horaire moyen : 5h à 6h 

Point départ : habert de la Ruchère (accès nord) ou route du monastère de la Grande Chartreuse (accès sud).

Itinéraire : depuis le habert de la Ruchère, l’itinéraire remonte l’ancienne piste de ski avant de bifurquer à gauche dans la forêt. Suivre le chemin à flanc qui débouche dans la partie supérieure de Léchaud.  Remonter la forêt puis la combe main droite (ouest) pour atteindre le col de Léchaud. De là, une traversée à gauche mène rapidement à une brèche. Dépeauter et descendre sur le col de Bovinant. Remettre les peaux pour gravir la pente assez raide (passage 35°) au-dessus. Infléchir main droite (sud) pour atteindre la crête. Suivre la crête (corniches) au sud, puis le flanc Est (bref passage qui nécessite de l’attention) pour atteindre le sommet du Grand Som. Retour par le même itinéraire. 

Au col de Mauvernay. ©JC

Variante avec boucle par le Pas du Loup depuis la Ruchère : Revenir au col de Bovinant à skis par le même itinéraire. Descendre au habert du même nom, au sud. Basculer dans une pente à droite (ouest) plus raide et descendre jusqu’à 1500 m. d’altitude. Remettre les peaux et passer sous les falaises (Pas du Loup) en restant à l’abri de la forêt pour remonter la combe plein nord (au soleil) qui ramène au col de Léchaud. De là, Petit Som en option avant descente sur la Ruchère.

Variante avec boucle par le Pas du Loup depuisa route du monastère : A la montée, choisir de monter par le habert de Bovinant permet de rester au frais plutôt que de cuire sous le col de Léchaud, et d’arriver plus vite au sommet. A la descente, au col de Bovinant, remettre les peaux pour rejoindre la brèche avant le col de Léchaud, dépeauter, (Petit Som en option) et descendre la combe au sud du col de Léchaud (neige transfo).

Variante avec Mauvernay : du habert de Bovinant, monter au col de Mauvernay, combe suspendue sou sle Grand Som. Aller-retour. Intéressant quand il y a des risques de plaques pour (ne pas) monter au Grand Som.

Points clés : la pente au-dessus du col de Bovinant est exposée, et supérieure à 30/35° par endroits. La crête qui fait suite est parfois soufflée, la neige très dure. Couteaux indispensables, crampons éventuellement pour les peu expérimentés. A la descente, outre la pente mentionnée ci-dessus, les pentes vers le Pas du Loup sont réputées exposées. Prudence, ça chauffe vite à cet endroit. Enfin, le versant nord du col de Léchaud est soumis à l’action du vent.

Conseils : le Grand Som n’est pas un sommet difficile, mais un itinéraire dont la longue partie finale est assez aérienne. Passages à 35° pour y monter (et en descendre !). Une vraie expérience de ski de randonnée est nécessaire, ce n’est pas un sommet pour débutants. A savoir également, la crête finale est désagréable et à déconseiller par vent tempétueux. En cas de doute nivologique, ou simplement de petite fatigue, Bovinant ou le Petit Som sont des alternatives agréables, avec (presque) la même vue.

Plus d’infos sur le ski de rando en Isère

N’oubliez pas de prendre la météo, et le bulletin d’estimation des risques d’avalanches, et le tryptique DVA-pelle-sonde.