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Refuge de la Selle

Refuge de la Selle ©Ulysse Lefebvre

Écrins, 2673 m

Isère

 

P

erdu tout au bout du vallon éponyme, le refuge de la Selle est un paradis reculé. À trois heures de marche depuis le parking de Saint-Christophe en Oisans, il se dresse solitaire en tant qu’unique refuge dans ce vallon sauvage, aussi surnommé le vallon du Diable par les glaciéristes, les habitants superstitieux du village en contrebas, et les amateurs de cartographie avertis. Car au cœur de ce vallon, ceux qui ont eu l’occasion d’étudier attentivement les toponymes de la région sont formels, c’est le Diable en personne qui semble gronder à travers son torrent furieux, avant de se précipiter plus bas dans les bras de son grand frère, le Vénéon.

Une représentation maudite sur la carte, qui prend une résonance particulière au fil de l’interminable marche d’approche jusqu’au refuge, imprégnant vos cuisses d’un goût de purgatoire. C’est long, dieu que c’est long…. Mais fascination maléfique oblige, forcé d’admettre que c’est également très beau. Surtout quand l’hiver, les structures de glace en tout genre viennent encadrer le vallon de toute leur splendeur. Verge du démon, Larmes du Chaos, Cloches de l’Enfer, nul doute, une présence démoniaque plane en ces lieux.

Une fois franchie la longue traversée du désert que constitue l’approche, le cirque de la Selle fait office de jardin d’Eden. Finies les apparitions diaboliques sous forme de glaçons, place au charme envoutant de la haute altitude. Fort de son architecture singulière sur pilotis, de ses deux terrasses ensoleillées et de sa salle panoramique située à l’aplomb du vide, le refuge vous laissera le loisir d’observer certains sommets préservés du parc national des Écrins. Vers l’est, le Râteau (3 809 m) et les deux Têtes du Replat (3428 m et 3442 m), constituent le trio de sommets chargé de fermer les portes du vallon. A l’ouest, on retrouve le massif du Soreiller et l’imposante pyramide de l’Aiguille du Plat de la Selle (3596 m), aussi sublime que terrifiante.

Un terrain de jeu parfaitement adapté aux pérégrinations alpinistiques. Rocher ou course de neige, il y a de quoi faire. On pense notamment aux classiques comme l’arête sud du Râteau est (PD- ) ou le pilier Candau (D+) sur le versant sud du Râteau ouest. On pourra également citer des lignes plus récentes comme la voie des Lézards (D+, P1+) à la Pointe Thorant, ainsi que quelques belles itinérances alpines vers les refuges voisins du Promontoire et du Soreiller, notamment via l’arête nord de la pointe d’Amont (D) pour le second.

Dépaysement garanti, alors même que la civilisation n’est pas si loin. A noter qu’il est en effet possible de rejoindre plus rapidement le refuge via le col de la Lauze ( vigilance aux chutes de pierres potentielles selon les conditions d’enneigement du col ) et le téléphérique de La Grave situé derrière la ligne de crête. Une option pour éviter de fricoter de trop près avec le Diable, quoi que…

 

Période de gardiennage : Cette saison 2024, le refuge est ouvert du 23 mars au 12 mai pour la saison de ski de printemps et à partir du  jusqu’a fin septembre pour la saison estivale.

Hors gardiennage : En dehors de ces périodes, l’ancien refuge d’hiver reste ouvert. On y retrouve : 12 places avec des couvertures en laine, un peu de vaisselle, pas d’eau, pas de gaz, pas de chauffage, pas d’électricité, ni de wc. Une participation de 10 euro est à laisser dans une boîte à l’entrée.

Contact 09.82.12.67.84 ou sur le site web du refuge

En été possibilité de contact message sur le whatsapp de Noémie, la gardienne, au 06.03.49.39.98 ou par mail : [email protected].

Au printemps, possibilité de contact message sur le whatsapp de Guillaume, le gardien, au 06.78.07.85.67 ou par mail à [email protected]