L’une a skié la Grande Tour de Trango en mai dernier. L’autre a posé ses spatules sur le Linceul en face nord des Jorasses et sur le Gasherbrum II. Christina Lustenberger et Guillaume Pierrel se sont croisés à Chamonix, axis mundi du ski et de ceux qui le préfèrent engagé, improbable. Début octobre, ils se retrouvent au pied du Aoraki, ou mont Cook, 3724 m, point culminant de Nouvelle-Zélande et d’une série de trois ouvertures en pente raide dans les Alpes du Sud. « L’une de mes plus difficiles descentes à skis » nous raconte Guillaume Pierrel, marqué par la rudesse de cette chaîne des antipodes, et heureux d’avoir partagé ces instants suspendus avec une alter ego, skieuse-alpiniste sur le fil, Christina « Lusti ». Récit.
Là-haut le printemps n’est encore qu’une ébauche. Dans la chaîne des Alpes du Sud, en Nouvelle-Zélande, l’océan Pacifique au sortir de l’hiver noie l’île sous les dépressions qui s’abattent sur le mont Cook. L’océan qui n’a de pacifique que le nom, disait Hugo Pratt, l’océan a sculpté les montagnes, couvrant de meringues instables et de piles de séracs la plupart des sommets.
« Tout est raide. De toute façon, c’est soit le plat du glacier, soit très abrupt » raconte Guillaume Pierrel. Le guide chamoniard est pourtant un habitué de la pente raide, y compris des plus excentriques du massif du Mont-Blanc. Mais dans sa voix à l’autre bout du monde perce encore l’étonnement. Celui d’avoir trouvé, aux antipodes, des montagnes
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