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Nanga Parbat : les italiens Cazanelli et Picco ouvrent une variante de la voie normale

Dans l'itinéraire Aosta Express ©Cazanelli-Picco

Dans le Karakoram, la saison d’été est lancée. Parmi les nombreuses expés présentes au camp de base du Nanga Parbat, souvent l’un des 8000 pakistanais prisés en début de saison, les italiens du val d’Aoste n’ont pas perdu de temps. Deux d’entre eux, François Cazanelli et Pietro Picco ont gravi une nouvelle ligne à droite de la voie normale versant Diamir. Cette voie s’arrête à 6000 mètres, où elle rejoint ladite voie normale, et d’où les deux alpinistes sont revenus au camp de base. Pas de sommet donc, mais une belle façon de parfaire son acclimatation !

C‘est le géant pakistanais le plus prisé en début de saison d’été : le Nanga Parbat, 8126 m. Sur son immense versant Diamir se déroule la voie normale, la voie Kinshofer, qui, d’un camp 1 à 4900 m remonte une série de couloirs goulottes sur plus de 1100 m pour atteindre le sommet de cet éperon à 6000 mètres et le « repos » du camp 2. C’est cet éperon que la cordée italienne constituée de François Cazanelli et Pietro Picco a remonté par la droite. Les deux italiens font partie d’un groupe de six guides alpins de la vallée d’Aoste partis en expédition au Pakistan cet été – Roger Bovard, Marco Camandona, Emrik Favre et Jérôme Perruquet.

L’objectif est le Nanga Parbat, mais l’équipe en a déjà profité pour grimper avant celui-ci. L’ensemble du groupe a d’abord tenté le sommet du Genalo Peak, 6606m, atteignant 6100m ce qui s’est avéré utile pour l’acclimatation. Ensuite, ca été « l’enfer » au camp de base, comme en a témoigné la franco-suisse Sophie Lavaud : il est tombé un mètre cinquante de neige fraîche en peu de temps ! 

Sur le Nanga Parbat ©Cazanelli-Picco

Sur le Nanga Parbat ©Cazanelli-Picco

Sur le Nanga Parbat ©Cazanelli-Picco

Pas assez pour démotiver les italiens : plutôt que de s’acclimater en remontant l’éperon de la Kinshofer, Cazanelli et Picco ont décidé d’ouvrir une ligne originale à droite de celui-ci. Leur voie, baptisée Aosta Express, remonte le sérac avant de poursuivre par des grands couloirs goulottes jusqu’au camp 2.

L’itinéraire consiste à gravir le sérac vertical à la base de la voie, puis à suivre des couloirs de neige de plus en plus raides jusqu’à une section mixte qui mène à l’arête qui rejoint la voie Kinshofer. Comme l’a expliqué François par téléphone satellite, « un grand moment de l’ascension a été d’atteindre l’arête et de retrouver le reste du groupe au camp 2 de la voie Kinshofer et de redescendre la Kinshofer vers le camp de base CB. Nous avons décidé d’appeler la voie Aosta Valley Express pour honorer notre appartenance à la Vallée d’Aoste et aux Guides de la Vallée d’Aoste, François étant un guide de Cervinia de la colmpagnie des guides du Cervin et Pietro de Courmayeur de la compagnie de Courmayeur. L’ascension s’est faite en une seule journée depuis le camp de base, d’où le nom d’ Aosta Express« .

De ce camp 2, les deux italiens ont fait la jonction avant de resdescendre. Pas de sommet, donc on ne peut parler de nouvelle voie du Nanga Parbat, mais d’une (belle) variante de la voie normale. Espresso !