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Le libraire des Alpes

Le libraire des Alpes, Jean-Louis Vibert-Guigue. ©JC

C’est une boussole alpine au milieu des beaux quartiers de la rive gauche, à Saint-Germain-des-Prés. À Paris, la librairie des Alpes attire tous les passionnés avec ses étagères consacrées uniquement aux ouvrages de montagne. Pour les 90 ans de cette institution qui a vu défiler tout le gotha alpin parisien, de Maurice Herzog à Sylvain Tesson, nous avons rencontré le libraire, Jean-Louis Vibert-Guigue. Tranches de vie, témoins d’une époque, grands guides ou écrivains : voici une petite histoire des livres de montagne mitonnée dans le sixième arrondissement.

Le quartier a d’illustres fréquentations. L’école nationale des Beaux-Arts n’est qu’à cinquante mètres. Une rue plus loin, les terrasses des cafés de Flore et des Deux Magots bruissent des derniers échos de la littérature et du gratin germanopratin, c’est le QG des écrivains parisiens. Pile en face de la librairie des Alpes se dressent les murs imposants de l’Institut de France, qui abrite cinq académies dont l’Académie française et ses Immortels. L’un d’entre eux a d’ailleurs ses habitudes à la librairie des Alpes : Jean-Christophe Rufin, écrivain prolifique et alpiniste passionné. Jean-Louis Vibert-Guigue en a vu passer beaucoup d’autres, depuis toujours. Desmaison était un familier, Destivelle une habituée.

La librairie a fêté ses 90 ans. « Son fondateur, André Wahl, l’a ouverte en 1933. Il était le cousin germain de mon père par alliance. Depuis, c’est une histoire de famille ». La librairie n’a fermé qu’une fois, de 1942 à 1945, car André Wahl était menacé. « À l’époque de l’occupation,