«Mon intimité – même lointaine – avec l’accusée et ma pente naturelle à magnifier les alpinistes « engagés » me poussent à leur trouver des circonstances atténuantes » dit le narrateur. Pourtant, dans ce roman, l’accusée n’en a guère. Véro est amoureuse, comme on l’est rarement, c’est-à-dire entièrement, de la peau jusqu’au cortex cérébral, là où l’être humain décide de s’engager dans le pas suivant dans une longueur exposée. Ou de basculer dans la violence politique, là où Martin s’est perdu.
« Elle le suivrait jusqu’en enfer, et c’est bien là qu’elle va, tout droit, emportée par son amour pour Martin, le surdoué, le survolté. »
Le nouveau roman de Bernard Germain n’est pas l’histoire d’un couple Bonnie and Clyde, mais d’abord celle de Bonnie, ou plutôt de Véro, et de son silence dans le tribunal. Car rien, ni le mépris du risque, ni sa connaissance « des dangers de la montagne » ne l’excusent, au contraire. Bernard Germain ne raconte pas la dérive de la folie d’un couple de grimpeurs ou alors en différé, après le drame. La violence de la société justifie-t-elle la violence tout court ?
La face nord du silence est un huis clos
Face nord du silence n’est pas un roman « de montagne » ni un polar « de montagne » mais plutôt une pièce de théâtre, un huis clos dans lequel s’est auto-enfermée Véro. Un
CET ARTICLE EST RESERVÉ AUX ABONNÉS Connectez-vous ou abonnez-vous pour avoir accès à tous nos articles.