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La cordée invisible

Marcher encordés, vivre ensemble vers un objectif commun. Ici sur le Vallunaraju, Pérou. ©Anna Pech

La cordée a été à la mode du discours politique pendant un temps. La mienne, de corde, est au rebut depuis plus d’un mois. Pourtant, à travers médias et réseaux sociaux, c’est une autre corde que j’aperçois, qui nous lie tous. Tendue vers un seul but sanitaire, cette cordée invisible est aussi agitée de convulsions. A cause d’un virus, toute une frange de la cordée, peu visible tant que tout va bien, se trouve propulsée sinon en tête, du moins en pleine lumière, seule capable de faire passer le crux décisif au reste du groupe. Analyse de la cordée avec Benoît Profit, guide de haute montagne et coach relationnel.

En montagne, on aime partir avec quelqu’un du même niveau que soi, voire plus fort, pour avoir un joker en cas de trop grande difficulté. Dans une cordée au niveau hétérogène, il arrive pourtant que le plus fort et expérimenté laisse celui moins à l’aise en théorie passer devant. En tant que leader, on aurait sûrement pu faire pareil à sa place, mais on est bien content que lui l’ait fait. Et haut la main, en plus ! Quand on reconnait la valeur d’un membre de la cordée, même du maillon le moins important, on le remercie. Arrivé au relais, après s’être hissé, parfois moins serein qu’on en a l’air, on retrouve le compagnon parti en tête.  Regard reconnaissant, admirateur même, on ne manque pas de le féliciter : « Bien joué, belle longueur ! ». Le second passé leader,