Ce samedi 8 mai, deux avalanches distinctes ont causé la mort de 7 personnes en ski de randonnée. En fin de matinée, une avalanche emportait quatre skieurs au-dessus de Valloire. A la mi-journée, c’est sur les pentes du mont Pourri qu’un autre drame s’est joué, emportant trois skieurs, sur la commune de Villaroger.
Le scénario noir de lundi dernier, où 5 personnes ont perdu la vie dans deux avalanches distinctes, s’est hélas répété.
En fin de matinée ce samedi, une avalanche s’est déclenchée sur la commune de Valloire, dans le secteur du Grand Galibier (3 228 m) et versant Maurienne. « Cinq randonneurs ont été emportés vers 11h30 par une avalanche à hauteur du col du Galibier. Une dame est rescapée, choquée, mais en bonne santé » a expliqué sur France Info le préfet de la Savoie Pascal Bolot. Apparemment, les randonneurs évoluaient en deux groupes, l’un de trois skieurs et l’autre de deux. « A priori, ceux qui étaient au-dessus ont emporté ceux qui étaient en-dessous » a poursuivi le préfet…
Joint par téléphone, l’adjudant-chef Prévent du PGHM de Modane, qui avec le PGHM de Briançon en renfort à mener le secours, explique : « L’avalanche s’est déclenchée dans le couloir nord de Clapière, raide. L’alerte a été donnée à 11h15, nous confirmons la présence des deux groupes de skieurs et le bilan de 4 morts et d’une rescapée ». D’après l’adjudant-chef, aucun professionnel de la montagne n’est impliqué et une enquête est ouverte pour connaître les circonstances plus précises de l’accident.
Seconde avalanche en tarentaise
À l’amont de Bourg-St-Maurice, sur la commune de Villaroger en Tarentaise, c’est un autre groupe de randonneurs à skis qui a été enseveli, vraisemblablement sur l’un des itinéraires du mont Pourri (3 779 m). Trois personnes sont mortes.
Joint par téléphone, le commandant Ribes du PGHM de Savoie, qui a retrouvé les trois skieurs décédés, nous a livré les précisions suivantes : l’accident a eu lieu « à la descente du Grand Col, mais nous ignorons quel itinéraire les victimes avaient envisagé ou parcouru précédemment. Une énorme plaque s’est déclenchée à leur passage, et c’est un témoin depuis la station de Sainte Foy en Tarentaise (à plus de 5 km à vol d’oiseau, de l’autre côté de la vallée, NDLR) qui a donné l’alerte à 14 h. »
Avec cette avalanche de plaque au mont Pourri, le bilan de cette terrible journée s’élève à 7 morts, et celui des décédés par avalanches dans les massifs français depuis le début de la saison neigeuse 2020/2021 à 35, soit 9 de plus que la moyenne annuelle des 10 dernières années, et ceci alors que les stations sont restées fermées toute la saison – ce qui n’a pas entrainé d’accidents ou de décès catégorisés hors-piste dans les statistiques.
Des conditions avalancheuses
Le printemps est là mais les conditions de neige sont hivernales en ce début de mois de mai. La semaine qui vient de s’écouler répète le même schéma météo que la précédente qui a causé les accidents tragiques de lundi dernier : plusieurs jours de perturbation, avec de fortes pluies jusqu’à 2000m à 2200m, et des chutes de neige conséquentes au-dessus. Vendredi soir, météo France se fendait d’un communiqué Spécial Avalanches que nous avons posté sur facebook : Météo France avertissait que « samedi le risque d’avalanches sera élevé dans les Alpes du Nord au-dessus de 2200 à 2400m (…) la conséquence des chutes de neige qui se sont succédé depuis une semaine (…) et du redoux à la fois très marqué et très rapide (…) ». Météo France écrivait que skieurs et alpinistes pourront déclencher « des avalanches de plaque dans les versants ombragés encore froid. D’autre part il se produira spontanément dans les pentes raides tout au long de la journée des avalanches de neige récente humidifiée par le soleil (…) de grande ampleur, notamment en Haute Savoie, moitié nord de la Savoie et Grandes Rousses en Isère ».
Météo France précise que dimanche, ce risque n’aura pas totalement disparu. En attendant, ce samedi 8 mai est sans doute l’un des pires bilans en matière d’avalanches depuis longtemps.
Toutes nos condoléances aux familles et aux proches des victimes.
Propos recueillis par Manu Rivaud.