Si le Changabang, 6864 mètres, n’a aucun flanc accessible, son versant nord est ultra compact. Imaginez un bigwall de 1200 mètres en Himalaya. Une dent de requin aiguisée qui a vu passer le gotha de l’alpinisme. Une face nord à l’histoire tragique mais qui a souri au Groupe Militaire de Haute Montagne ce printemps. Récit d’une expé pas comme les autres.
De ce sommet, l’explorateur anglais Eric Shipton a dit qu’il paraissait « taillé d’un coup de couteau ». Le Changabang figure parmi les plus beaux sommets du Garhwal indien, au coeur de l’Himalaya. Sébastien Ratel l’assume d’autant mieux que le succès a été au rendez-vous : c’est lui qui a eu l’idée de viser un sommet « moins haut mais très technique ». Seb Ratel, militaire de carrière, quitte le GMHM l’automne prochain après onze ans de service et d’expéditions, au rythme d’une par an a minima : il tire sa révérence sur une superbe réussite, une ascension menée à un rythme impressionnant si l’on se penche sur les (quelques) autres ascensions de la montagne. « J’étais attiré par cette montagne très esthétique. L’idée de grimper sur du granite compact style Patagonie mais en Himalaya me séduisait. Avec le Groupe on était partant pour la face ouest, où s’est illustrée la fameuse cordée Boardman-Tasker. Mais les règles strictes du sanctuaire de la Nanda Devi, en bordure duquel se trouve le Changabang font que l’accès à la face ouest ne peut se faire que par un col pas simple
CET ARTICLE EST RESERVÉ AUX ABONNÉS Connectez-vous ou abonnez-vous pour avoir accès à tous nos articles.