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Avalanche aux Deux Alpes : justice en attente

Le 14 décembre 2018, Michel Arquillière, ex-professeur d’EPS à Lyon, a fait appel de sa condamnation pénale prononcée par le tribunal correctionnel de Grenoble. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour avoir conduit sur une piste fermée des Deux-Alpes dix lycéens, dont deux ont trouvé la mort, emportés par une avalanche probablement déclenchée par d’autres skieurs, le 13 janvier 2016. Depuis, le ministère public, l’État et les familles parties civiles ont également fait appel. Mais le seul prévenu est-il le seul responsable ? Enquête exclusive.

L

e mercredi 13 janvier 2016, la station des Deux Alpes, dans le massif de l’Oisans, est baignée de soleil. Aussi, quarante centimètres de neige cumulés sont tombés depuis cinq jours, et un vent de secteur sud-ouest à nord-ouest, fort le lundi 11 et le mardi 12, a transporté la neige. Certaines crêtes du domaine skiable sont cornichées. Des plaques de neige à forte densité ont pu se former dans les pentes. L’enneigement global n’est pas excessif, jugé même par endroits insuffisant pour que la station ouvre certaines pistes. Aujourd’hui le vent s’est calmé, mais le bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BRA), rédigé le 12 janvier à 15 heures pour l’Oisans, affiche un risque de niveau 3 sur une échelle de 5 jusqu’au mercredi 13 au soir. Il est explicite : « plus haut que 2200 à 2400 mètres environ, le manteau neigeux est chahuté et le risque de déclenchement marqué dans les zones accumulées. En versants froids,