Après nous avoir raconté la découverte du cadavre d’Ötzi, Gérard Guerrier revient sur les enjeux de cette découverte. À quel siècle vivait l’homme de Similaun ? Était-ce une mort accidentelle ou crimielle ? Et surtout : à qui appartient cette momie, Helmut Simon, l’Italie ou l’Autriche ?
Alors qu’à peine réceptionné les archéologues de l’Université de Innsbrück découvrent que « l’homme de Similaun » n’est pas un alpiniste égaré, ni même un mercenaire de Frederick d’Autriche, mais un homme de l’âge du cuivre du troisième millénaire av. J.C., une longue bataille juridique s’engage pour savoir à qui appartient la momie.
D’ailleurs est-elle italienne ou autrichienne ? Informées de l’importance de cette découverte, les autorités de la province italienne de l’Alto Adige ne tardent pas à en revendiquer la propriété. Un relevé effectué deux semaines après l’exhumation, indique en effet que le corps se trouvait bien en territoire italien à 92,56 mètres de la frontière. Il n’a été emporté — enlevé ? — à Innsbrück que par la passivité des carabinieri de Madone di Senale ! Les Autrichiens, impénitents, insistent pour conserver Ötzi en prétextant que le tracé de la frontière est incorrect.
Le sommet glaciaire Similaun, à 3597 mètres d’altitude. ©CC
En effet, l’accord austro-italien conclu en 1922 prévoyait que celle-ci suive la ligne de partage des eaux. Mais les fortes chutes de neige ont alors empêché les topographes de borner correctement la frontière entre le Similaun et la Finailspitze. « Cela est fort possible. Mais le tracé
CET ARTICLE EST RESERVÉ AUX ABONNÉS Connectez-vous ou abonnez-vous pour avoir accès à tous nos articles.
