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heures 62 minutes.
Je remontais cet entonnoir depuis un bon quart d’heure quand j’ai subitement pris conscience que des papillons argentés m’entouraient. Leurs ailes étaient translucides, des reflets d’argent et de nacre les coloraient mais les corps étaient indistincts. On ne voyait pas ces anneaux caractéristiques que l’on imagine mous et spongieux, amplis d’un liquide gélatineux, puant et salissant. Un instant après, j’ai pris conscience que ce que j’observais en remontant cette pente, n’était que des soucoupes de glace, des assiettes décrochées par le soleil dont les rayons, envoyés par je ne sais quel souffle, tapaient le haut de mon entonnoir.
J’étais au pied d’un goulot d’étranglement qui me menait vers un verrou rocheux suivi par un autre goulet qui faisait ressembler cette goulotte à un sablier étroit.
Un filet de glace s’était rompu sur la crête à quatre cents mètres de moi et chaque éclaboussure de soleil sur
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