Quelques jours après avoir réalisé l’impensable, soit cocher les 82 sommets de plus de 4000 m des Alpes en 19 jours à peine, l’ultra-alpiniste est revenu longuement avec nous sur ce projet gargantuesque. Genèse du projet, matériel, gestion du risque… Kilian Jornet nous éclaire sur ce qui restera probablement son chef d’œuvre.
Comment s’est passé ton retour sur Terre ?
Kilian Jornet : Je suis rentré en Norvège dès le lendemain de la Barre des Écrins. J’avais hâte de retrouver mes filles. La récupération est vraiment bonne, nettement meilleure que les Pyrénées (projet d’octobre 2023 consistant à relier 177 sommets de 3000 m en 155 heures) où j’avais perdu pas mal de kilos. Là j’étais à 54 kg après Sierre-Zinal, et je n’ai perdu qu’un kilo en presque 20 jours. Ça montre que j’ai bien géré la partie alimentation. Il faut aussi que je prenne le temps d’assimiler au niveau émotionnel. Ça a été tellement intense qu’on ne pensait qu’au présent, j’étais toujours dans l’action. Maintenant il faut se poser, réfléchir. Mais la vie quotidienne reprend vite le dessus. Les filles veulent jouer avec moi, pas toujours le temps de se reposer (rires).
Tu nourrissais ce projet depuis longtemps ?
KJ : Non, c’est assez récent. J’y ai pensé après mon périple dans les Pyrénées. Au départ l’idée n’était pas de faire tous les 4000. J’avais plutôt en tête une idée d’enchainements logiques
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