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« Mieux vaut un piton de plus qu’un homme de moins, surtout quand cet homme, c’est moi » Georges Livanos, 20 ans après

Le 21 mai 2004 s’éteignait l’un des plus grands grimpeurs de sa génération, Georges Livanos, dit le Grec. Il a planté onze mille pitons, ouvert des centaines de voies dans les Calanques, le Vercors, et surtout les Dolomites. Le Grec y émigrait tous les étés après avoir trouvé que les Écrins et le Mont-Blanc manquaient de gueule. Aussi culotté comme alpiniste que méticuleux dans sa préparation, le Grec n’oubliait ni ses Gitanes ni une bonne dose d’auto-dérision. Il forma deux cordées mythiques : l’une avec Robert Gabriel, et l’autre, atypique à l’époque, avec Sonia, sa femme. Il faut relire Livanos, « Au-delà de la verticale », et se marrer vingt ans après sa disparition.

Les Calanques étaient son fief, les Dolomites devinrent son royaume, mais jamais il ne se prit pour le roi. « Mieux vaut un piton de plus qu’un homme de moins, surtout quand cet homme, c’est moi. » Sa maxime, il la forma dans ses calanques, adolescent. Années 40 : cordes de chanvre, « des pitons ayant à peu près tous la même forme, des espadrilles à semelle de chanvre, quelques anneaux de corde en guise d’étriers, et le marteau attaché au poignet, ce qui est la meilleure manière de le porter si l’on tient à se l’envoyer dans l’oeil. »

Jeune, Georges Livanos ne développe pas un intérêt particulier pour les études, sauf pour l’italien, lui qui dévore la littérature alpine, et se passionne pour les grimpeurs des Dolomites dont il a l’intuition qu’ils sont