Louis Didelle est parti à pied, début septembre, pour une traversée des Pyrénées en solitaire. De cette longue marche sont nés des poèmes qui racontent la solitude, les saisons qui passent, la faim, le mouvement, la montagne, l’océan. Une traversée d’un mois et demi résumée en 7 étapes et autant de poèmes de Banyuls-sur-mer à Hendaye. Quatrième étape de son carnet de voyage. Le somnambule !
J‘étais parti seul. Plein de certitude. Brûler le dur dans la solitude. C’était mon aventure, mon rythme, mes réponses, ma géographie, mes rencontres fortuites, ma parenthèse dans une vie qui courait des uns aux autres. J’avais supprimé les réseaux et décidé de communiquer par lettre. Un jeune réac ! Mais sans être au bout du monde, je voulais être loin. Et puis le froid et l’isolement des Hautes Pyrénées sont arrivés. Un soir de squat incertain, roulé dans mon duvet, les bras croisés dans une étreinte solitaire, je me suis retrouvé dans l’immensité noire de mes paupières. Loin de tout. De ma famille, de mes amis, de mon amoureuse. Trop loin.
Dans l’immensité des nuits noirs du Nord
qui jamais ne se lèvent,
je lévitais dans ce vide à remplir
comme un fantôme qui attend
comme un somnambule conscient
du réel qui s’éloigne.
Je lévitais comme un sadique insatiable
devant une assiette de fantasmes
qui n’a jamais le goût espéré
mais qui toujours revient pleine
car l’espoir comme une politesse
termine chaque fois.
Je cherchais une faille
une marche pour redescendre :
Une
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