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Yannick Seigneur, l’iconoclaste

Yannick Seigneur ? L’un des meilleurs alpinistes des années 70, celui qui a laissé sa marque du Granier au pilier ouest du Makalu en passant par la face nord des Grandes Jorasses. La biographie de cet homme singulier manquait singulièrement : la preuve sans doute que l’homme aussi respecté que malaimé par ses pairs était tombé dans les oubliettes, lui dont le nom égrène pourtant les topos d’escalade des Préalpes, lui qui a inventé le canyoning après avoir ouvert la voie en Himalaya.

C’était le Johnny Hallyday de la montagne, un nom et une gueule superbe ! Voilà comment le photographe Dominique Martial parlait de son aîné, l’alpiniste Yannick Seigneur, star des années 70. Qu’est-ce qui fait qu’un homme voit son destin s’inscrire dans les mémoires, tandis qu’un autre, gloire de son vivant, est petit à petit oublié ? Yannick Seigneur commence la montagne sur le tard mais se rattrape vite : débutant en 1961 à l’âge de vingt ans, il finit 2ème de la promotion de guides de l’ENSA (derrière Raymond Renaud) quatre ans plus tard.

 

Par Philippe Bonhème, éditions Glénat, 206 pages, 19,95 euros.

Autant dire que Yannick Seigneur n’aime pas perdre son temps. C’est un fonceur, qui ne s’embarrasse ni des lents ni du qu’en dira-t-on. Il choisit mal des compagnons de cordée, et ses compagnes, divorce deux fois et se marie trois fois, la troisième sera la bonne.

Seigneur inscrit son nom dans les faces les plus prestigieuses au début des seventies, multipliant les