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Alpages volants, « ces plantes d’altitude qui souffrent elles aussi du réchauffement climatique »

Nous l’avions classée dans notre TOP 100 des personnes à suivre en 2022. Rencontre avec Billur Bektaş qui vient d’achever sa thèse à l’Université de Grenoble sur le projet « Alpages volants, ces plantes d’altitude qui souffrent elles aussi du réchauffement climatique ». Retour avec elle sur cette expérience unique menée au Jardin du Lautaret et ses résultats les plus récents.

Pourquoi est-il important d’étudier les plantes alpines ?

Billur Bektaş : Dans le contexte du réchauffement climatique, les montagnes sont particulièrement vulnérables. Non seulement parce qu’elles sont le centre de la biodiversité et qu’elles contribuent beaucoup aux écosystèmes pour les populations, par exemple les activités agricoles, les activités de pâturage et le stockage du carbone. 

Les montagnes sont particulièrement vulnérables aussi parce que le réchauffement de la planète y est accéléré. L’augmentation de la température de surface de la planète est de 0,2 degré par décennie, alors qu’il est d’environ 0,3 degré par décennie en montagne. En fait, en montagne, le réchauffement climatique entraîne divers changements : par exemple une fonte des neiges plus précoce, davantage de gelées printanières précoces et des sécheresses plus fréquentes et plus intenses. Les plantes sont donc exposées à des conditions totalement nouvelles. 

Il faut également tenir compte de la géométrie de la montagne, de forme conique. Ainsi, certaines plantes migrent du bas de la montagne vers les sommets parce qu’elles aiment les températures plus fraîches et grimpent donc pour rechercher ces conditions. Imaginez cela comme le font les Grenoblois qui se