On aime ou pas : cette tendance qu’ont parfois, ou souvent, les productions US à esthétiser l’escalade en un perpétuel revival 70 : Stone Locals a pour ambition de montrer à tous les (jeunes) passionnés que l’escalade ne se résume pas à la salle d’escalade, que cette activité ne se résume pas à des compétitions ou des mouvements en jump sur des blocs aux prises multicolores.
Louable intention que celle des deux réals, Mikey Schaefer et Cheyne Lempe. Mais oui, l’escalade, on le sait chez nous depuis le sandwich et le verre d’eau, est un art de vivre. Les images sont aussi léchées que les cinq portraits de grimpeurs que nous dresse le film. Pas forcément des grimpeurs de haut niveau : il y a la famille qui grimpe en famille, le gars qui est pizzaïolo, la blogueuse sympa et engagée qui fait des podcasts et grimpe des fissures épouvantables en plafond… et un rappel utile – mais à l’américaine – qu’il faut entretenir les falaises, le bien de la « communauté ».
Mais pourquoi cette obstination à cocher toutes les cases – dans le casting des personnages ou même figure le camping-car des années 80 et un grimpeur clochardisé ? Pourquoi pas, certes, surtout pour 1h10 de film (le reste est un chat). Le portrait le plus sensible, et le grimpeur le plus intéressant de ce « documentaire » reste Katsutaka Yokoyama : l’un des « Giri-Giri boys » qui a cassé la baraque dans les années 2000 en alpinisme, désormais père de famille, et, quinze ans plus tard, grimpeur toujours infatigable, prêt à transmettre sa passion.
PS : Cher Patagonia, vu les moyens que tu mets dans tes films, évite de traduire « crevasses » et « boulons » à la place de fissures et spits. Merci.