Le Blond, Patrick Edlinger, est parti il y a dix ans, le 16 novembre 2012, à 52 ans. Depuis, des images de Patrick réapparaissent, des souvenirs circulent, des textes sont écrits : Edlinger est toujours parmi les grimpeurs, parmi nous. Robert Exertier, l’un de ses premiers photographes dans les années 1980, fait partie de ces personnes qui se souviennent et lui rendent hommage. Il a sélectionné pour Alpine Mag quelques-unes de ses images de Patrick Edlinger, parfois inédites, et nous les raconte. Portfolio.
Le croisé
Toulon, La Piade, secteur Le Cube, 1978.
Une des premières photos de Patrick Edlinger : il a 18 ans, et s’entraine. Il n’est pas encore connu et je suis un photographe débutant, avec du mauvais matériel. C’est ce mouvement du croisé de mains que j’ai voulu photographier ici.
Patrick était très attaché à l’esthétique du mouvement. Lorsqu’on grimpait avec lui, on avait la chance d’assister à un spectacle magnifique, une chorégraphie superbe sur le rocher, ses mouvements étaient parfaitement fluides, on avait l’impression qu’il ne faisait aucun effort. Il était expert dans l’art de trouver les équilibres les plus délicats, de placer tout son poids sur des prises de pieds minuscules. Il avait une lecture du rocher exceptionnelle, et il se laissait guider par son intuition. Une scène de La Vie au bout des doigts sera tournée dans ce même secteur quatre ans plus tard.
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