Le cinéaste de la montagne, directeur de la photographie et monteur René Vernadet est décédé. C’était l’un des derniers de la glorieuse génération de l’alpinisme de la seconde moitié du XXème siècle. Christophe Raylat se remémore l’un de ses déjeuners passés chez René, à Chamonix, album-photo ouvert sur la table.
René Vernadet est mort, il avait 95 ans. Son parcours de cinéaste accompagne un demi-siècle d’histoire de la montagne. Pensez aux grands films, pensez aux alpinistes légendaires, il était là. Le caméraman perché sur une planche branlante des Etoiles de Midi, c’est lui. Le type invisible qui filme les exploits de Terray, Rébuffat, Desmaison, le grimpeur qui fait la 4e ascension du Frêney, une première hivernale dans la face ouest des Drus, c’est lui. Une rusticité à toute épreuve, caméra sur l’épaule, par tous les temps, sur toutes les parois. Le compagnon-cinéaste idéal.
Voici pour la statue, reste le bonhomme. Afin d’en dessiner les contours, laissez-moi vous raconter un déjeuner chez René.
René Vernadet. ©Christophe Raylat
Son appartement est situé au cœur de Chamonix, au-dessus du musée alpin, dans l’un de ces vieux palaces victoriens. Il habite au dernier étage. C’est Nanouche qui vous ouvre. Nanouche, l’amie, la voisine, la compagne des dernières années. Ils partagent leur passion pour le monde tibétain et pour les films (Nanouche fut autrefois monteuse).
Parfois je viens seul, parfois avec d’autres copains, comme Mario Colonel, le photographe. René sourit, il est heureux, on va passer un bon moment. Son appartement, avec
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