Anthropologue et réalisatrice, Marianne Chaud est (re)connue pour ses documentaires sur les peuples de l’Himalaya. Elle consacre cependant son dernier documentaire L’aventure aux migrants qui ont « traversé la moitié du monde » et passent par la frontière franco-italienne dans le Briançonnais (Hautes-Alpes), territoire devenu terre d’accueil grâce à la mobilisation de certains habitants. Ce film a beaucoup ému dans les festivals, à l’instar du festival Objectif Aventure qui s’est tenu le week-end dernier à Paris.
Le documentaire rencontre bien son public et a remporté le Grand prix au FIFAV à La Rochelle. Es-tu surprise qu’un documentaire si engagé soit primé ?
Ça m’a déjà surprise d’être sélectionnée dans des festivals de films d’aventure. C’est sûrement dû à mes films en Himalaya qui étaient sélectionnés dans ces festivals et je pense que le nom du film [L’aventure] fait un rapprochement. Mais c’est certain que c’est un peu un ovni à chaque fois dans le paysage des festivals de films d’aventure. Ça m’intéresse parce que ça permet de (re)poser des questions, de remettre un peu de contexte, ou de redire ce qu’est faire de l’aventure aujourd’hui.
Les migrants que j’ai rencontrés appellent leur périple l’aventure. C’est pour ça que j’ai appelé le documentaire comme ça, je n’aurais jamais eu l’idée ou l’envie de l’appeler comme ça si ce n’était pas eux qui utilisaient ce terme-là. Je trouve que ça montre que eux se voient vraiment comme des gens valeureux, plein de courage et d’intelligence, alors que
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