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Les quatorze 8000 en hiver

Une saga signée Bernadette McDonald

L’ascension des 8000 en hiver ? Une quête dangereuse, glaciale, entreprise d’abord par des Polonais épris de liberté. S’ils prirent autant de risques, c’est d’abord par volonté de repousser les limites du possible : le livre de Bernadette McDonald, fruit de son travail d’historien depuis des années, est magistral. Une histoire de l’himalayisme, au prisme de l’hiver : sans concession, tragédies incluses.

L’histoire des 8000 en hiver s’inscrit d’abord sur le plus haut d’entre eux : l’Everest. Et avec ceux qui « inventèrent » l’himalayisme hivernal : les Polonais. Après le Noshaq en hiver, et une tentative au Lhotse, le patron charismatique des himalayistes polonais, Andrzej Zawada, obtint un permis pour l’Everest. Krzystof Wielicki et Leszek Cichy réussirent la première hivernale en 1980. L’exploit ne fut que peu répété depuis : sur 30 expéditions hivernales entre 1979 et 2018, cinq seulement ont réussi. « On ne peut douter de la difficulté de l’entreprise. Tous pensaient peut-être que ce serait facile. Après tout, les Polonais y étaient arrivés du premier coup » écrit Bernadette McDonald. Le premier chapitre de son livre qu’elle consacre à l’Everest plante le décor : une nation, la Pologne, dont les alpinistes vont littéralement tout donner pour cette discipline, l’himalayisme hivernal, avec des figures comme Zawada ou Wielicki, qui ensuite fera les premières du Kangchenjunga et du Lhotse. Les Polonais vont ramener sept des quatorze 8000 en hiver : ce ne fut pas une sinécure, et au début au moins, entre l’équipement défaillant, l’absence de prévisions