Chapitre cinquiÚme. (inachevé, ndlr)
La nuit se tassait encore autour de nous, au bas des sapins dont les cimes traçaient leur haute Ă©criture sur le ciel dĂ©jĂ de perle; puis, bas entre les troncs, des rougeurs sâallumĂšrent, et plusieurs dâentre nous virent sâouvrir au ciel le bleu lavĂ© des yeux de leurs grand- mĂšres. Peu Ă peu, la gamme des verts sortait du noir, et parfois un hĂȘtre rafraĂźchissait de son parfum lâodeur de la rĂ©sine, et rehaussait celle des champignons. Avec des voix de crĂ©- celle, ou de source, ou dâargent, ou de flĂ»te, les oiseaux Ă©changeaient leurs menus propos du matin. Nous allions en silence. La caravane Ă©tait longue, avec nos dix Ăąnes, les trois hommes qui les menaient, et nos quinze porteurs. Chacun de nous portait sa part de vivres pour la journĂ©e et ses affaires personnelles. Quelques-uns en avaient, de ces affaires personnelles, assez lourdes Ă porter dans leurs cĆurs aussi et dans leurs tĂȘtes. Nous avions vite retrouvĂ© le pas montagnard et lâattitude harassĂ©e quâil convient de prendre dĂšs les premiers pas si lâon veut aller longtemps sans fatigue.Tout en marchant, je repassais dans ma mĂ©moire les Ă©vĂ©nements qui mâavaient conduit lĂ â depuis mon article de la Revue des Fossiles et ma premiĂšre rencontre avec Sogol. Les Ăąnes Ă©taient heureusement dressĂ©s Ă ne pas marcher trop vite; ils me rappelaient ceux de Bigorre, et je prenais des forces Ă regarder couler le jeu souple de leurs muscles que ne rompait jamais une contraction
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