Une vallée déshéritée du Piémont italien. Des amitiés et des rancoeurs recuites. Des sentiers oubliés de tous, sauf de quelques uns. Le cadavre d’un passeur, qui n’aurait pas dû continuer ce métier. Écrit par Davide Longo, le Mangeur de pierres est un polar atmosphérique, à l’intrigue tissée dans l’ubac inquiétant des montagnes du val Varaita.
Davide Longo est l’une des plumes montantes de la littérature italienne. Auteur du très remarqué roman dystopique « L’homme vertical » paru en 2013, Davide Longo sait dessiner des atmosphères particulièrement sombres. Polar publié en 2004, « Le mangeur de pierres » vient d’être traduit en français et édité par Glénat. Dans une vallée isolée à la frontière italienne, Cesare découvre un cadavre, celui de son filleul qu’il a formé comme passeur, il y a longtemps. Il faut croire que Fausto a su s’adapter, car Cesare ne voulait plus de ce métier qui n’en est pas un, mais qui est redevenu actuel.
Longo décrit les âmes au scalpel, quelques phrases suffisent pour dire la rancoeur, les liens familiaux soit trop distendus, soit trop macérés dans ce bout de vallée. Longo décrit le val Varaita à la manière d’un Ramuz arrosé d’une grappa bien brûlante.
La montagne n’est pas dangereuse, ni même un personnage, mais dans la nuit domine les intentions cachées, l’inquiétude – soit, le contraire de la quiétude. La montagne n’échappe pas non plus aux turpitudes du monde moderne. Là, dans le coeur
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