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La montagne étincelante : Walter Bonatti à hauteur d’homme

« J e voudrais n’être jamais venu sur cette montagne maudite, dont la conquête ne peut représenter pour moi que la fin d’une longue peine ». Ces mots sont ceux de Walter Bonatti, légende de l’alpinisme dont le champ lexical, lorsqu’on parle de lui, relève généralement de la réussite, du plaisir, de l’exaltation de l’effort ou de la certitude. 

Pourtant, c’est un versant plus laborieux que l’on découvre dans ce récit de la première ascension du Gasherbrum IV (7925 m), par une équipe italienne à l’été 1958, via son arête nord-est. 

Bonatti décrit toute la réalité
du travail fastidieux d’une telle ascension

La montagne étincelante, Walter Bonatti, Guérin-Paulsen, 2023.

Dans La montagne étincelante (du nom de sa face ouest baptisée Shining wall, la face étincelante), le récit de l’ascension écrit par Bonatti lui-même décrit toute la réalité du travail fastidieux d’une telle ascension, loin d’éluder ou d’édulcorer les aspects les plus terre à terre : chutes de neige interminables, portages redondants et déprimants, gestion des rations alimentaires approximative, relations complexes avec des porteurs pakistanais démissionnaires. « Je crois qu’aucune expédition n’a jamais été aussi mal lotie que la nôtre » constate Bonatti.

Et surtout le doute, un doute puissant, mais moteur, qui étreint le grand Bonatti pour cette tentative de première ascension, du camp de base et son organisation chaotique jusqu’au sommet lui-même, à moins que ce ne soit une antécime ? « Ce qui nous surprend le plus, c’est que nous avons le sentiment d’être ici plus