La face nord des Grandes Jorasses continue d’attirer les alpinistes comme un aimant. Dans cette paroi de mille mètres, la voie Gousseault-Desmaison tient une place à part : une quasi-première en 1971 qui a vu la mort de Serge Gousseault et le sauvetage in extremis de René Desmaison, le statut de voie mythique très peu reprise jusqu’aux années 2010. En février 2023, c’est l’exploit de Benjamin Védrines et Léo Billon qui la réalisent en un temps canon au départ de Chamonix. Le 31 décembre 2024, deux jeunes alpinistes parviennent au sommet après deux bivouacs dans la face : Ryan Anderruthy et Olivier Gajewski racontent leur aventure à l’ombre du mythe glacé des Jorasses.
L‘histoire est connue, et tragique. En février 1971 deux alpinistes se dirigent vers la face nord des Grandes Jorasses lourdement chargés. L’un est très célèbre, au faîte de sa carrière : René Desmaison, qui a ouvert le Linceul voisin, en 1968, avec retransmission en direct à la radio. L’autre est un jeune alpiniste brillant de 23 ans, Serge Gousseault. Après dix jours d’ascension, les deux alpinistes sont bloqués par le mauvais temps, à 80 mètres du sommet. Épuisé, les pieds et les mains gelés, Serge Gousseault ne survivra pas.
Desmaison est extirpé in extremis des Jorasses par les secouristes après quatorze jours dans la face nord, « 342 heures dans les Grandes Jorasses » titre de son livre éponyme. Deux ans plus tard, en 1973, Desmaison revient avec Michel Claret et Giorgio Bertone pour achever
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