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Pourquoi l’escalade est-elle inscrite aux Jeux Olympiques (et quels en sont les véritables enjeux)

JO Jeunesse 2018 ©Martin Rulsch CC-BY-SA-4.0

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront une fête pour l’escalade, avec deux épreuves, tandis que l’annonce des JO d’hiver 2030 dans les Alpes a surpris tout le monde. Professeur émérite de sciences économiques, Gilles Rotillon démontre que la fonction la plus importante des JO n’est pas la confrontation entre sportifs, ou le fait d’attirer des nouveaux pratiquants, mais de fournir un spectacle conçu pour engendrer des profits.

Le secteur des loisirs s’est transformé en nouvelle mine de rentabilité pour des capitaux qui peinent à en trouver ailleurs. L’escalade remplit les deux conditions pour être une source de rentabilité dans ce secteur, celle du spectacle pour les non pratiquants et de la marchandisation de l’activité pour les pratiquants.

Pour Gilles Rotillon, en ajoutant la question environnementale à la surenchère capitalistique des JO, c’est à terme l’existence même de ces grands événements sous leur forme actuelle qui devra être revue.

Les Jeux Olympiques ont un prestige indiscutable. Bien sûr auprès des sportifs, qui y voient l’apogée d’une carrière, l’obtention d’une médaille d’or étant le plus souvent considéré comme la preuve ultime de la réussite sportive, marquant davantage qu’un record mondial destiné par nature à être « effacé des tablettes ». Mais également auprès des spectateurs, qu’ils soient dans les stades ou devant leurs écrans et qui se comptent par milliards. Aussi, l’arrivée de l’escalade à Tokyo, confirmée à Paris avec une séparation entre la vitesse et le combiné Bloc/difficulté allant dans le sens souhaité par les grimpeurs, est le plus