Le grimpeur tchèque Adam Ondra a inauguré ce qui est sans doute la plus difficile grande voie sur mur artificiel du monde : quatre longueurs dont la dernière en 8c sur CopenHill, le plus grand mur d’escalade artificiel au monde, situé à Copenhague au Danemark. On vous explique pourquoi sa dernière vidéo sur sa chaîne youtube est intéressante à plus d’un titre.
CopenHill est tout simplement le plus grand mur artificiel du monde, et il est situé en plein centre-ville de Copenhague. Il y a certes deux voies tracées sur barrages qui sont plus hautes, à Emosson et à Diga di Luzzone en Suisse, 165 mètres de haut pour ce dernier, mais CopenHill est un immeuble, ou plutôt un concept, une centrale énergétique sur laquelle a été imaginé un mur d’escalade de quatre longueurs pour 80 mètres de hauteur, et plein de voies différentes. Ce qui en fait l’un des murs artificiels les plus hauts du monde, et en tous les cas le mur urbain le plus haut.
On se dit qu’Adam Ondra, qui a gravi la grande voie la plus dure du monde – le Dawn Wall, 9a, 900 m – au Yosemite, ne va pas être impressionné par les 80 mètres de CopenHill. Et pourtant si : le grimpeur tchèque avoue avoir été impressionné, du moins lors de sa première visite, sur cette façade verticale, et même surplombante, de Copenhill.
Si Adam Ondra est venu ouvrir une nouvelle voie (de quatre longueurs de 20 mètres, donc) à l’invitation de son sponsor, ce n’est pas seulement pour le fun mais aussi pour parler de CopenHill.
Sorti de terre en 2020 en plein Copenhague, ce projet est une centrale énergétique futuriste dans lequel les déchets sont traités, mais où le CO2 issu de leur combustion (qui sert pour le chauffage de la ville) est capturé pour être injecté dans du ciment au lieu d’être rejeté dans l’air. Ciment qui ensuite sert à la construction, et dans lequel le CO2 va rester pour des milliers d’années, comme l’explique dans la vidéo Mads Dalsgaard, le cofondateur de Klimate, qui s’occupe du projet.
CopenHill est à la fois une centrale énergétique et un centre de loisirs urbains. En plus du mur d’escalade de 80 mètres situé sur le côté du bâtiment, il y a également une piste de ski artificiel sur son grand toit en pente.
Le plus grand mur artificiel d’escalade
Walltopia, le concepteur du mur, a résolu les problèmes techniques. Comme l’explique l’architecte du bâtiment, Copenhague n’avait pas de montagne, CopenHill est donc la seule du Danemark. Il explique qu’il s’agissait de fondre le mur dans le design de la façade… et donc garder des ouvertures qui ne sont pas en verre mais en plexiglas. Mieux vaut soigner la pose des pieds sous peine de zipette.
Si on excepte les immeubles sur lesquels Alain Robert a réalisés ses exploits – sur des buildings non transformés – CopenHill propose donc le plus grand mur d’escalade urbaine avec quatre longueurs. Comme on le voit dans sa vidéo Adam Ondra équipe une nouvelle voie, dont la progressivité et la difficulté ne font aucun doute : L1 en 7a, L2 en 7b+, L3 en 8a et L4, à l’origine prévue en 8b/+, s’avère être en 8c ! Une voie avec des mouvements complexes et des jetés. Et un mur qui cache un projet plus ambitieux, qui participe à la volonté de Copenhague d’atteindre la neutralité carbone.
Pour voir la vidéo d’Adam Ondra, c’est là :