Vous aimez l’escalade épicée ? Les Bauges abritent désormais une nouvelle grande voie en fissure large, un bijou bauju et une rareté dans les Préalpes. Retour sur cette jolie ouverture, une aventure à côté de la maison désormais bien équipée mais dans un style bien particulier !Â
C‘est un coin bien connu des Chambériens et des amateurs du massif des Bauges : le mont Margeriaz, plus réputé pour ses pistes de ski familial que pour l’escalade. Pourtant le synclinal perché est ceinturé d’une barre de calcaire, qui a repoussé les amateurs de belle escalade libre… jusqu’il y a peu. Avant cette date il y avait trois voies anciennes à droite de la barre. Le 15 octobre dernier, Gaël Bouquet des Chaux et Fred Juarez ont tracé, en partie du bas, une nouvelle voie dans cette falaise jusqu’ici délaissée. J’suis juste un homme (7a + max, 6b obl. 6 longueurs) pourrait n’être qu’une petite grande voie de plus dans un massif qui n’en compte pas tant, à l’exception notable du Mont Peney – où a également oeuvré Gaël.
Cette nouveauté est dans un style original, pour ne pas dire déroutant : il s’agit principalement d’escalade en fissure large, qui passe de fissure à poing (dans le bas), à fissure très large en haut, avec un passage où l’on coince tout ou partie de soi dans un corps-à -corps avec le caillou. Un laminoir disait les anciens… et un style remis au goût du jour par Gaël !  » C’est Fred Juarez qui m’a donné l’idée, il y a six ou sept ans. Il est remonté fin juin, a fait des photos, et on y est allé ensemble ensuite, après un repérage depuis le haut avec le drone. On a placé les relais à la descente, et on est remontés du bas plus ou moins en artif, parce que c’était assez dur… et puis ensuite je suis revenu plusieurs fois pour nettoyer, avant d’enchaîner enfin ! «Â
Dans le bas de la voie, quelques mouvement normaux avec des prises normales ! ©G. Bouquet des Chaux
Un bijou bauju.
« Attention, ce style d’escalade est très particulier », explique Gaël Bouquet des Chaux « Il faut faire des verrous de main, de poing, les cotations illustrent le fait que même avec la technique fissure adaptée, cela reste exigeant car la voie est raide » prévient-il. Lui-même habitué aux fissures et aux verrous, il a dû revenir une semaine plus tard avec Olivier Houillot pour réaliser l’enchaînement de ce petit bijou bauju. La difficulté obligatoire n’est « que » de 6b, grâce à un équipement bien réalisé. Mais la voie donne un ensemble soutenu autour de 7a… à condition d’avoir la technique appropriée ! Et voici le Margeriaz promu nouveau terrain de jeu de proximité pour les grimpeurs rhônalpins en mal de Verdon ou d’Annot, les temples français de la fissure raide, avec bien entendu les classiques de Chartreuse-Vercors, de Fouda Blanc à Archiane…