Une montagne secrète, et pourtant à la vue de tout le monde. Un sommet diablement esthétique, un univers vertigineux selon Pierre Tardivel : il a été le premier, avec Marco Siffredi, à oser poser des spatules dans la face sud de la fière Épéna, en Vanoise. C’était en 1999. Depuis ? Probablement pas grand monde, jusqu’à peu : Xavier et Théophile Cailhol avec Raphaël Lagier ont skié cette pente suspendue, un songe éveillé que raconte Xavier, pour qui l’Épéna est le Mont Analogue de la Vanoise.
Cette montagne a quelque chose d’inexplicable. Elle est inconnue, tout en étant connue. Cette méconnaissance tient selon moi à plusieurs choses. Si l’on regarde sa face Nord depuis la Tarentaise, elle se fond dans la Grande Casse, elle disparaît. Si on la regarde depuis Pralognan, la petite et la grande Glière viennent l’effacer. Lorsque l’on remonte au col de la Grande Casse, on ne voit que la Grande Casse à droite. L’Épéna n’attire pas le regard. Son arête semble débonnaire, sa face Nord dénuée d’intérêt, sa face Est aussi et sa face Sud n’en parlons pas.
Face sud de l’Épéna, la ligne est en plein centre. ©Xavier Cailhol
Mais pourtant… de tous ceux qui ont fréquenté les itinéraires qui la parcourent, un écho d’une tout autre nature revient. Cette montagne attire, elle fascine. Chapoutot en a fait une monographie et a ouvert de nombreuses voies mythiques dessus. Manu Pellissier y a dédié de nombreux chapitres
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