Après Serge Coupé, vainqueur du Makalu et décédé le 14 avril, c’est au tour d’un autre vétéran de l’Himalaya, Joe Brown, de disparaître le 15 avril, à l’âge de 89 ans. Vainqueur du Kangchenjunga, 8586m, grimpeur pionnier, ouvreur émérite en Grande-Bretagne mais aussi à Chamonix, Joe Brown était aussi de l’équipe qui fit la première de la Tour de Muztagh, au nez et à la barbe de l’équipe française de Robert Paragot.
Issu de la working-class, apprenti-plombier, donc loin du sérail dans lequel naissait les « grands noms » de l’escalade britannique, Joe Brown va vite délaisser ses tuyaux pour s’illustrer en pionnier sur les falaises de grès britanniques, au Peak District, où il ouvre les voies les plus dures d l’époque, avec une éthique aussi stricte que le matériel est ultra rudimentaire. Il est l’un des premiers à détourner les boulons de chemin de fer pour en faire les premiers coinceurs en passant une cordelette dans le trou, au début des années cinquante. En 1951 il ouvre entre autres Cemetery gates (Les portes du cimetière) à Llanberis (massif de Snowdonia), alors parmi les plus difficiles fissures ouvertes au Royaume-Uni (deux longueurs dont L1 cotée E2 5b, soit 6a+ sur coinceurs, actuellement). Joe Brown est devenu rapidement le grimpeur le plus respecté de Grande-Bretagne.
La fissure Brown
Dans les Alpes, Joe Brown a écumé les belles voies avec son partenaire Don Whillans, avec une prédilection pour le granite chamoniard. En 1954, les deux brillent en répétant la
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