Avec ses montagnes implacables, le froid du Colorado, la neige et l’obscurité, le chef d’œuvre de Stephen King, Shining, ne serait-il pas un livre de montagne ? Isolement montagnard et milieu inhospitalier, l’hôtel Overlook et ses esprits suspendent les personnages dans une immensité désespérement vide. Fabrice Lardreau nous raconte.
«Le cirque les entourait de toutes parts ; ils étaient vraiment emprisonnés dans la montagne. Des parois abruptes s’élançaient vers le ciel, si hautes que l’on distinguait à peine leurs sommets, même si l’on passait la tête par la portière. Quand ils avaient quitté Boulder, il faisait chaud, au moins vingt-cinq degrés. Mais ici, bien qu’il fût midi, le fond de l’air était frisquet, comme au mois de novembre dans le Vermont […].
Wendy trouvait ces montagnes belles mais implacables. Un sombre pressentiment lui serrait la gorge. Plus à l’ouest, dans la Sierra Nevada, une équipe d’alpinistes, les Donner, s’était trouvée prise dans la neige et avait dû recourir au cannibalisme pour survivre. Oui, c’était des montagnes redoutables qui devaient punir sans la moindre pitié. » (1)
Les choses terribles qui vont advenir
ne feront pas l’affaire des offices du tourisme
Dès les premières pages, Stephen King plante le décor et distille l’inquiétude – ou pour le dire plus crûment, il nous fout les jetons. On ne s’embarque pas ici pour de jolies vacances en altitude, sac au dos et sourire aux lèvres. Pas de selfies sur le bord du sentier, de tartes aux myrtilles ni de chocolats chauds.
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