Une session trail running avant le boulot, une sortie ski de rando pour profiter du coucher de soleil, l’approche nocturne d’une goulotte ou carrément la Saintélyon prochaine, les occasions de penser à prendre sa frontale ne manquent pas en hiver. Une frontale, c’est trois choses essentielles : la puissance lumineuse, mais aussi la forme du ou des faisceaux lumineux et leurs différents modes de fonctionnement, et enfin, l’autonomie. Le choix d’une frontale ne se fait pas en fonction de son poids ou de sa puissance, mais en priorité en fonction de vos activités. Alors revoyons les bases avant de faire le tour de l’offre Petzl.
Lumens : ce mot par lequel la puissance d’une frontale s’exprime. Mesuré en labo, le flux de lumière d’une frontale est l’argument souvent mis en avant par les marques. En l’occurrence, la technologie LED (light emitting system) a énormément évolué depuis une dizaine d’années, et les frontales les plus puissantes titillent les sommets, avec des valeurs jusque là réservées à des lampes non portatives. Les plus puissantes ? C’est la source du malentendu, car la puissance d’une frontale est relative à plusieurs égards, le premier étant la durée de vie de la batterie à pleine puissance. Mais avant d’aller plus loin, continuons sur les bases.
Puissance n’est pas distance
Plus une lampe affiche de lumens, mieux on voit. Mais il ne faut pas confondre valeur en lumens et distance ! Si une frontale de 300 lumens est capable d’éclairer loin, la distance d’éclairage est principalement liée à la forme du faisceau et non à la valeur en lumens. L’optique d’une frontale donne donc la forme du faisceau, soit très large, soit très focalisé. Un faisceau large n’est pas efficace pour trouver le passage sur un glacier, ou d’une rimaye. Au contraire, un faisceau localisé sera utile dans ces cas de figure, de même qu’un coureur qui souhaite avoir une idée du prochain embranchement. De même, un faisceau localisé ne sera pas agréable à la lecture d’une carte (voire la rendre illisible), tandis qu’un faisceau large sera agréable à qui regarde ses pieds en marchant (c’est-à-dire souvent en montagne !). Des frontales proposent des modes d’éclairage de large à localisé, ce qui va par ailleurs influer sur l’autonomie. Mieux : certaines frontales s’adaptent à votre activité et pas l’inverse.
Swift RL, 900 lumens pour seulement 100 grammes
Question autonomie, rappelons une évidence : la puissance d’éclairage s’utilise au détriment de l’autonomie, tandis qu’une longue autonomie est rendue possible par une puissance d’éclairage réduite ! Évidemment, on a tout intérêt à utiliser une puissance max pendant les quelques minutes où cela est nécessaire, et garder une puissance lumineuse standard pendant le reste du temps. La nouveauté de cet hiver, c’est la Swift RL. Avec 900 lumens en puissance max, c’est la plus puissante des lampes compactes Petzl. Quand on sait qu’un phare de voiture halogène produit moins du double (environ 1600 lumens), et qu’une lampe Ultra Rush de Petzl affiche 700 lumens pour le double du poids, la nouvelle Swift RL a de quoi marquer les esprits.
Encore une fois, les lumens ne font pas tout : la Swift RL, comme son nom l’indique, est équipée du Reactive Lightning, une technologie exclusive qui permet d’adapter le faisceau lumineux à vos besoins. En l’occurrence un capteur situé sur la lampe permet à celle-ci d’analyser la quantité de luminosité réfléchie. Plus besoin de switcher manuellement entre deux formes de faisceau : le Reactive Lightning le fait pour vous, en adaptant la forme du faisceau et la puissance de la lampe à votre besoin du moment. Ce qui fait de la Swift RL la lampe frontale hyper polyvalente par définition, pour seulement 100 grammes sur la tête.
Reactive Lightning de Petzl: la lampe s’adapte à vos besoins. ©M.Daviet/Petzl
Reactive Lightning
À quoi servirait une lampe avec plein de lumens dont la courbe de puissance s’effondre après quelques dizaines de minutes ? C’est pour répondre à cette question que Petzl a inventé le Reactive Lightning, qui permet de préserver l’autonomie en offrant le maximum de puissance seulement quand l’utilisateur en a besoin. La lampe passe sans manipulation d’un éclairage de proximité à un éclairage pour le déplacement (faisceau mixte, large pour voir ses pieds et focalisé pour voir à quelques mètres et anticiper le relief). Si vous relevez la tête pour voir au loin, la Swift RL va offrir la puissance max d’éclairage (avec un faisceau focalisé). D’où une puissance qui est constante dans le temps, grâce à l’économie réalisée par le Reactive Lightning.
Swift RL mode d’emploi
Avec la Swift RL, commencez par choisir son mode d’autonomie. En mode autonomie maximum, la Swift RL offre une puissance de 100 lumens qui permet de voir jusqu’à 35m et propose jusqu’à 50 heures d’autonomie. En mode standard, elle offre 300 lumens, pour voir jusqu’à 55m avec 40 heures d’autonomie. En mode puissance maximum (Reactive Lightning) elle offre jusqu’à 900 lumens, pour voir jusqu’à 150 mètres avec jusqu’à 30 heures d’autonomie (c’est le Reactive Lightning qui permet d’économiser sur les temps où le maximum n’est pas nécessaire) avec un minimum garanti de 2 heures.
Par un appui long sur le bouton de mise en marche, la lampe peut également être utilisée de manière traditionnelle, ce que Petzl appelle Standard Lightning (la puissance lumineuse décroît au fur et à mesure que la batterie se décharge). Les détails de la Swift RL sont soignés : bandeau réfléchissant, bouton avec fonction Lock qui permet un verrouillage manuel de la lampe pour éviter les allumages intempestifs au fond du sac, une batterie de 2350 mAh lithium rechargeable (USB), et enfin, une jauge à cinq niveaux pour savoir le niveau de la batterie lors de l’allumage ou de l’extinction de la lampe. Dernier point : la Swift RL est certifée IPX4 contre les intempéries, et on peut changer son accu. Du trail à l’alpinisme engagé, du running à la session ski nocturne en poudreuse, l’ultra puissante Swift RL est un concentré de puissance… intelligente. Lire notre test : Petzl Swift RL
Swift RL, la frontale de toutes les situations. ©Marc Daviet / Petzl
Swift RL, idéale aussi pour le trail running en période hivernale. ©Mat Charland / Petzl
La légèreté avant tout : Bindi
Vous aimez les sorties rapides à l’aube ou après le boulot ? La Bindi est faite pour vous. Trail, ski de rando express, ou tout simplement bivouac, voici une lampe qui concentre en seulement 35 grammes tout le savoir-faire Petzl. Approche de goulottes en janvier dernier, départ à 3h du matin en ski de printemps : on a (beaucoup) aimé cette frontale petite mais costaud, pratique et hyper légère, le genre de frontale qu’on laisse dans son sac à dos quoi qu’il arrive : 35 grammes, mais jusqu’à 200 lumens, tout est affaire de compromis et de ce que vous exigez de votre matériel. En l’occurrence, quand le poids du sac augmente sous les impondérables (crampons acier, broches, corde, réchaud…) mais aussi certains choix perso (appareil photo, voire drone…), la Bindi et ses 35 g sont un argument imparable.
Petite mais costaud, pratique et hyper légère, la Bindi est le genre de frontale qu’on laisse dans son sac à dos quoi qu’il arrive : 35 grammes et 200 lumens
Elle est dotée de trois modes d’éclairage classique, en blanc, plus deux modes d’éclairage rouge. En mode vision lointaine (éclairage blanc), elle a une puissance d’éclairage de 200 lumens et un faisceau très focalisé qui permet de voir jusqu’à 36 mètres avec 2h d’autonomie. En mode déplacement, elle a une puissance de 100 lumens pour voir jusqu’à 23 mètres avec 3 heures d’autonomie. En mode proximité, 5 lumens, 6 mètres et 50h d’autonomie. Soit une plage d’utilisation très large, de la session running du soir à fond avec la puissance max, au weekend ski de rando avec éclairage réduit le soir et mode déplacement à l’aube. Enfin, l’éclairage rouge (2 modes, proximité et clignotant) préserve la vision nocturne et permet d’être vu(e) la nuit. Un seul bouton permet de changer de mode. La Bindi est un vrai bijou de technologie, et vraiment pratique et simple d’utilisation : on surveille la charge de sa batterie lithium 680 mAh grâce à un voyant de couleur (vert : de 66 à 100%, orange : de 33 à 66%, et rouge : de 0 à 33%). Efficace !
Rémi Loubet fait chauffer sa Bindi dans les Écrins. © Jocelyn Chavy
Ultra trail : puissance et intelligence avec Nao+
Vous êtes inscrit sur un ultra ? Vous vous entraînez sur de longues séances nocturnes en ce moment ? Il vous faudra alors la puissance maximum la mieux utilisée. La réponse ? Nao +, dotée de la technologie Reactive Lightning, offre 750 lumens, et elle est totalement programmable grâce à l’application mobile MyPetzl Light. Il suffit de télécharger des profils prédéfinis ou de créer ses propres profils d’utilisation. La Nao + va gérer l’autonomie au mieux en fonction du profil demandé, tout en adaptant la luminosité et le faisceau pendant l’activité. Les plus hardcore des traileurs l’ont adopté, avec un accu (ou deux) supplémentaire(s) pour les défis les plus longs, type UTMB.
Actik, polyvalence au service de l’outdoor
Entre une Bindi hyper légère et la nouvelle Swift RL et son éclairage intelligent, Petzl propose avec ses deux nouvelles frontales Actik et Actik Core des solutions polyvalentes, et pourtant très puissantes avec 350 lumens pour l’Actik et 450 lumens pour l’Actik Core, de quoi ranger au placard votre Tikka première génération ! L’Actik aura aussi la faveur des trekkeurs en régions lointaines puisqu’elle offre l’Hybrid Concept, livrée avec des piles mais compatible avec la batterie rechargeable Core (de série sur l’Actik Core). 86 grammes sur la balance, IPX4, et dotée de deux faisceaux (large ou mixte) l’Actik est sobre, simple, et puissante, elle conviendra aussi aux skieurs de raid qui n’ont pas de possibilité de recharge évidente.
Petzl Actik et Actik Core.