Lorsqu’il revient dans les Alpes en 2013 après 25 ans de glaciologie dans les Andes, le « choc est extrêmement brutal ». Grand alpiniste puis chercheur en géosciences Bernard Francou ne reconnaît plus le massif. Le réchauffement climatique fait des ravages et il faut l’expliquer. Francou prend donc la plume avec la physicienne Marie-Antoinette Mélières pour écrire Coup de chaud sur les montagnes, ce qu’elles ont à nous dire du réchauffement climatique. Parue aux éditions Paulsen-Guérin de Chamonix, cette synthèse remarquable est dédiée au grand public et aux décideurs pour qu’ils comprennent ce qu’il se passe. Interview.
À 74 ans, Bernard Francou a toujours la main solide de celui qui a planté un nombre conséquent de pitons dans les grandes parois des Écrins. Avec le regretté Jean-Michel Cambon, l’homme né à Briançon a laissé sa patte dans les faces nord du Râteau, du Dôme des Écrins, de l’Olan, de l’Ailefroide, du Pelvoux, du Pic sans Nom…, de 1975 à 1981. Dans un style au pas de charge et avec peu de pitons, bien qu’ils avaient « la terreur de dévisser ».
Bernard Francou a gagné sa vie comme chercheur en géomorphologie et glaciologie, en particulier lors d’une longue mission de près de 25 ans dans les Andes en Amérique du sud. Contributeur aux rapports du GIEC (Groupe Intergouvernemental des Experts du climat), il a convaincu l’une de ses anciennes collègues de recherche, la spécialiste du climat Marie-Antoinette Mélières, pour écrire « sur le climat et sur
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