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Au nom de la cordée, Benjamin Védrines et David Goettler ont renoncé au Nanga Parbat

Très haut dans le versant Diamir du Nanga Parbat... ©Benjamin Védrines

Le 23 juin dernier, le Français Benjamin Védrines et l’Allemand David Goettler ont touché leur rêve : gravir en style alpin le Nanga Parbat (8 126 m, Pakistan) par son plus raide et haut versant du Rupal, et en descendre en parapente. Mais au troisième jour d’une ascension démesurée, Goettler n’a plus eu les jambes. Une raison à la fois « simple et brutale » de faire demi-tour, alors que le sommet leur tendait les bras. Témoignages.

« Benjamin, je n’ai pas les jambes. S’il faut descendre à pied, je ne sais pas si j’y arriverais ». Il est 5 heures du matin ce 23 juin, lorsque David Goettler fait cette annonce à Benjamin Védrines à 7500 mètres d’altitude, dans le versant Diamir du Nanga Parbat. Encordés à 60 mètres, les deux himalayistes se sont rejoints dans une zone abritée du vent qui, ici ce matin, souffle à 30 km/h. Le ciel est sans nuage, mais l’aube naissante est austère, la montagne déserte, sans trace. Seules les tentes des expéditons basées au pied du gigantesque versant, plus de 3000 mètres plus bas au départ de la voie normale Kinshofer, témoignent d’une présence humaine.

Partis le 21 juin à 3 heures du matin d’un camp de base à 3600 mètres au pied du versant Rupal du Nanga Parbat – de l’autre côté de la montagne – Védrines et Goettler sont ici au 3ème jour de leur ascension. Ils évoluent en pur style alpin : pas de porteurs ou sherpas