Atteindre le mont Blanc par un itinéraire esthétique et peu fréquenté, où l’aventure a toute sa place, ça vous tente ? Et bien embarquez avec nous dans le Val Montjoie, le long de cette arête qui relie le col de Tricot à l’aiguille de Bionnassay, et qui se poursuit “sur le fil” jusqu’au sommet du mont Blanc, cerise sur le gâteau de cette traversée sauvage.
Départ à la fraîche avec Greg et Seb, pour rejoindre le col de Tricot, depuis les chalets de Miage. Ce petit échauffement nous met en jambe pour attaquer l’arête qui nous attend. Au programme : les pointes inférieure, centrale et supérieure de Tricot, puis l’Aiguille de Tricot, où nous avons prévu de bivouaquer, 1500 mètres plus haut.
Nous évoluons avec attention sur ce rocher instable, avec douceur et légèreté, sous un soleil radieux ! A notre droite le glacier de Miage et la face Nord des dômes de Miage, et à notre gauche, le glacier de Bionnassay et l’aiguille du Goûter. Les trois pointes de Tricot s’enchaînent à merveille. Nous contournons ensuite avec précaution deux gendarmes, pour rejoindre la brèche de Tricot.
Enfin, c’est sous un soleil de plomb et dans un terrain que nous qualifierons de “sableux”, que nous rejoignons le sommet de l’aiguille de Tricot. Nous y trouvons de la neige en quantité, de belles plateformes rocheuses, notre bivouac s’annonce sous les meilleurs auspices !
Départ à 4h le lendemain : nous continuons sur l’arête, d’abord par une section en neige, puis par un ressaut rocheux, avant de rejoindre la face Nord de l’aiguille de Bionnassay, partiellement en glace. Quelques broches nous rassurent, et nous atteignons avec un grand sourire le sommet de l’aiguille de Bionnassay et ses 4052 mètres, au lever du jour.
Le chemin se poursuit sur la fameuse arête effilée qui descend au col de Bionnassay et remonte au Piton des Italiens : longue, gazeuse, c’est la partie la plus impressionnante et majestueuse de l’itinéraire !
La remontée jusqu’au dôme du Goûter est encore un bon morceau, et nous essayons de gérer au mieux notre effort, surtout à cette altitude. De là, deux options s’offrent à nous : soit redescendre par la voie normale du mont Blanc, soit continuer et atteindre son sommet, 500 mètres plus haut. Sans hésitation nous prolongeons l’aventure : petite pause obligatoire à l’abri Vallot pour s’alléger des affaires inutiles, puis nous attaquons la traditionnelle arête des Bosses et, enfin, après un ultime effort, le sommet du mont Blanc se dévoile à nous… un dôme de neige et de glace qui contraste tellement avec le point de départ de la veille, dans la verdure de la vallée. Quelle traversée sauvage et haute en couleur ! Nous profitons du sommet et de ces instants rares et intenses, avant de plonger dans la descente, par la voie normale du mont Blanc jusqu’au train du Nid d’Aigle, qui, lentement, nous ramène dans la chaleur et la ferveur de la “vie d’en bas”.
Massif du Mont-Blanc, Traversée Tricot – Bionnassay –
Mont-Blanc
AD, 2 jours
Accès
Départ du village de Bionnassay ou du hameau de La Gruvaz
Topos
Neige, glace et mixte, Tome 1, François Damilano, JMEditions
Matériel
Corde à simple de 30m, quelques sangles, matériel d’alpinisme pour le glacier, et matériel de bivouac (neige présente pour faire de l’eau en haut de l’Aiguille de Tricot)
Course d’arêtes dans un cadre sauvage, où le pied montagnard est requis. Une bonne gestion de l’effort sera de mise sur cet itinéraire assez long. L’aller-retour jusqu’au sommet du mont Blanc est facultative (le petit bonus !)