« On jetterait pas un Å“il au topo pour voir ? » Acquiescement Ă l’autre bout de la corde. La main plonge dans la poche Ă la recherche du bout de papier moite et dĂ©chirĂ© qui sert de pense-bĂªte d’altitude. Mais c’est un smartphone qui Ă©merge d’entre les doigts gourds ! Les temps ont changĂ©s, et les topos sont (aussi) digitaux dĂ©sormais. PrĂ©parer sa course et s’Ă©viter de sortir du droit chemin : le rĂ´le des applications smartphones, pour les topos comme pour la mĂ©tĂ©o.
Une bonne carte, ou une bonne application-carto peut suffire Ă prĂ©parer sa prochaine course. Mais pour certaines activitĂ©s un topo est indispensable. C’est lĂ oĂ¹ vous trouverez infos, photos et astuces pour visualiser au mieux l’itinĂ©raire et les difficultĂ©s Ă venir. Si le topo papier que beaucoup ont Ă la maison est historiquement le plus (re)connu, ses cousins digitaux n’en sont pas moins utiles et complètent efficacement la version papier. Le grand avantage de ces topos 2.0 rĂ©side dans l’engagement de la communautĂ©. Chacun poste ses sorties, renseigne sur les conditions, photos Ă l’appui, pour une prise d’informations optimale. Le hic dans ce genre de système : l’effet Internet. Une sortie de rĂªve publiĂ©e le samedi soir et c’est la course contre la montre garantie le dimanche matin, avec parking blindĂ© et bouchons d’heure de pointe. Un conseil donc : internet c’est bien, cultiver l’imagination, c’est mieux !Â
Les applis topos
Couramment utilisĂ©s par les grimpeurs et les alpinistes quand ils doivent se faufiler dans des dĂ©dales de rocs et de glaces, le topo ou topo-guide se dĂ©cline non seulement en version digitale, mais aussi selon les activitĂ©s. Avec de nombreuses lignes ouvertes tant en escalade qu’en ski, les topos suivent le mouvement et les applications proposent aussi du contenu rĂ©servĂ© Ă toutes les disciplines. Alpine Mag vous a sĂ©lectionnĂ© les plus remarquables d’entre elles. Â
Camptocamp
Le site de partage d’itinĂ©raire collaboratif CamptoCamp, c2c pour les intimes, n’est plus Ă prĂ©senter dans la communautĂ© des grimpeurs et des alpinistes. Tellement utilisĂ© qu’il en viendrait presque Ă dĂ©trĂ´ner les topos papiers (qui restent quand mĂªme les rĂ©fĂ©rences du milieu).Â
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Gratuit, simple d’utilisation
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Très orienté topos, à compléter avec une application carto
Si beaucoup de montagnards choisissent encore d’imprimer leurs topos CamptoCamp au cas oĂ¹, beaucoup se contentent de captures d’écran ou de tĂ©lĂ©chargements des pages internet. Mais saviez-vous qu’il existe aussi une application c2c, oĂ¹ on retrouve toutes les infos du site, mais en format mobile ? Disponible sous iOS comme sur Android, l’appli c2c permet elle aussi d’enregistrer trace GPS en plus d’avoir accès Ă tous les topos, cartes et photos. Le tout, toujours … gratuit !
Whympr
L’application Whympr, c’est un peu le couteau suisse des applis montagne. Ultra polyvalente, elle a l’ambition de regrouper d’un seul coup carte, mĂ©tĂ©o, niveaux de difficultĂ©, conditions … Le tout est Ă©tonnamment fluide malgrĂ© la complĂ©tude de l’appli. Disponible sous Iphone et Android, l’idĂ©e est de proposer un carnet de courses accessible et dĂ©taillĂ© grĂ¢ce Ă des partenariats avec des sites comme CamptoCamp pour les topos.Â
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Tout en une seule appli
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Pas évident de s’y retrouver dans l’appli
Whympr diversifie aussi son offre de topos s’alliant avec les diffĂ©rents offices de tourismes, le but Ă©tant de centraliser le plus d’infos possibles pour pouvoir prĂ©parer se sortie Ă partir d’une seule plateforme. L’onglet « Flux » fonctionne un peu comme le feed de votre mur Facebook en faisant apparaĂ®tre les dernières sorties des utilisateurs. Si Whympr est destinĂ© Ă devenir un outil universel dans les Alpes, on dirait qu’il est pour l’instant surtout utilisĂ© autour de Chamonix. Les posts rĂ©guliers des utilisateurs permettent alors d’avoir un vrai suivi des conditions, d’avoir accès aux dernières news de la Chamoniarde pour croiser les sources et possĂ©der des renseignements le splus fiables possibles. Whympr fonctionne bien Ă©videmment en hors ligne aussi, mĂªme si tout le monde sait que la 4G passe (presque) partout Ă Chamonix ! Plusieurs versions payantes existent en fonction des fonds de carte Ă tĂ©lĂ©charger. Pour la France, comptez 19,99€/an pour avoir accès aux cartes IGN, en version online comme offline.Â
La force de Whympr : pouvoir ajouter sa sortie et consulter celle des autres tout en ayant accès à des tracés clairs et précis sur la carte. ©Whympr
FAT Map
On comprend tout de suite pourquoi l’application FAT Map est aussi attractive, surtout pour les skieurs, ascendants freeriders, voire freerandonneurs. La carte 3D, disponible online comme offline, et la modĂ©lisation des itinĂ©raires sur la carte est le nec plus ultra pour bien repĂ©rer sa ligne. Quand on sĂ©lectionne un itinĂ©raire, un menu apparaĂ®t avec une Ă©chelle de difficultĂ© (basique mais indicative entre facile, difficile, très difficile, extrĂªme).Â
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Bonne ergonomie, bon points de repères : pari réussi pour la découverte d’itinéraires
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lenteur de chargement
De nombreux indicateurs s’avèrent très utile : degrĂ© d’inclinaison maximum, topo, accès … et rendent cette appli très complète pour tous ceux qui sont en quĂªte de nouvelles lignes Ă rider. Ce n’est pas pour rien qu’elle est aussi utilisĂ©e par des athlètes comme Xavier De Le Rue ou encore Vivian Bruchez. En plus des informations sur l’itinĂ©raire en question, FAT Map propose Ă©galement des signalements des zones dangereuses, du risque d’avalanches aux zones crevassĂ©es. Très bien rĂ©fĂ©rencĂ©e pour les itinĂ©raires autour des stations, FAT Map vous fera sĂ»rement aussi dĂ©couvrir des lignes près de chez vous ! Disponible pour un public de riders connectĂ©s sous Android comme sous iOS, la version gratuite est limitĂ©e mais donne un bel aperçu des possibilitĂ©s de l’appli. Pour la version payante, compter 12,99€ les deux semaines, ou 34,99€ par an. Seul hic pour cet outil très pratique : il vous faudra un bon tĂ©lĂ©phone qui pourra supporter toutes les fonctionnalitĂ©s de l’appli. Ă€ dĂ©faut, la carte est lente Ă charger, ce qui ruine un peu tout le potentiel de l’appli …
Patchwork d’informations pour FAT Map : tracĂ©s, inclinaison des pentes et descriptions. ©FAT Map
Peakfinder
« – C’est lĂ le Mont-Blanc ?
– Mais non ! Ça c’est le Mont Rose. Et alors lĂ tu vois c’est la Dent du Guignol. Puis alors là … la CoulĂ©e du Grand Bronze c’est derrière lĂ , mais on peut pas la voir.
– La vache on s’sent tout petits hein … »
Ça vous rappelle forcĂ©ment quelque chose, non ?Â
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Une appli addictif avec une multitude d’options
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Pas vraiment une appli topo, mais est-ce vraiment ça qui importe ?
Que ceux qui n’ont jamais fait d’approximations gĂ©ographiques (volontaire ou non) au moment de dĂ©signer les sommets environnants jettent la première pierre. Le problème, c’est qu’il y a toujours un Jean-Mi Cartographie qui connaĂ®t le coin sur le bout des doigts et qui se fera un devoir de rectifier vos erreurs. Pour Ă©viter ce douloureux retour Ă la rĂ©alitĂ© face Ă ceux que vous vouliez d’abord impressionner (avouez-le !), il y a Peakfinder. Pas vraiment une application topo, mais ça reste quand mĂªme un gadget bien sympathique. En hors-ligne et dans le monde entier, il suffit de scanner l’horizon Ă l’aide de votre smartphone, et voici les noms de toutes les montagnes du coin qui s’affichent Ă 360 degrĂ©s. A cette fonction principale s’ajoute une infinitĂ© d’options additionnelles, de la superposition avec la camĂ©ra du smartphone, en passant par l’option « voler autour de la montagne » qui permet d’explorer le sommet choisi depuis les airs. Simple gadget au dĂ©but, on a pourtant vite tendance Ă dĂ©gainer Peakfinder Ă tout bout de champ une fois tĂ©lĂ©chargĂ©Â !
Vision téléscope sur les Drus à partir de PeakFinder. ©PeakFinder
Rando Ecrins
Le Parc National des Ecrins avait dĂ©jĂ mis en place un site web pour prĂ©parer chez soi ses randonnĂ©es en fonction de nombreux critères comme la localisation, la difficultĂ©, des thĂ©matiques … Cette version en ligne possède dĂ©sormais son alter ego sur smartphone, avec l’application Rando Ecrins.Â
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Gratuit, très complèt et simple d’utilisation
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Seulement pour les randonnées estivales
Assez facile d’utilisation, le menu dĂ©roulant permet de choisir son niveau de difficultĂ© et le type de randonnĂ©e souhaitĂ©. AussitĂ´t, on a accès Ă plusieurs propositions de randonnĂ©es, accompagnĂ©es pour chacune d’une carte avec l’itinĂ©raire dessinĂ© (disponible en hors-ligne), ainsi que d’une description très complète de la faune, la flore, le patrimoine historique et culturel rencontrĂ© et les sommets environnants. Une application gratuite Ă visĂ© Ă©ducative et (très) informative. Pour les randonnĂ©es de plusieurs jours, une autre application est prĂ©sente, intitulĂ©e Grand Tour des Écrins (version Android ou iOS). À noter que Rando Écrins n’est pas la seule application developpĂ©e par un parc national. Ceux des Calanques ou de la Vanoise, pour ne citer qu’eux, disposent Ă©galement d’une application
Adventurer
Partir en montagne c’est bien, mais Ă moins dâ€™Ăªtre fan d’aventures solitaires, partager un bon moment lĂ -haut c’est mieux, en plus de limiter les risques. Ça vous est dĂ©jĂ sĂ»rement arrivĂ©, mĂªme en ayant un rĂ©seau d’amis montagnards considĂ©rable, d’avoir un crĂ©neau de libre sans personne avec qui partir. Mettre en relation directe des profils complĂ©mentaires qui vont « matcher », c’est le but d’Adventurer, sur ce point semblable au fameux Tinder pour les rencontres amoureuses.Â
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rencontrer des profils complémentaires
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Un jeune rĂ©seau, qui doit encore gagner des adhĂ©rents pour Ăªtre vraiment intĂ©ressant
Sauf que les sujets de discussion sur Adventurer tourneront plutôt autour de vos prochains projets pour sortir des sentiers battus lors de votre prochaine échappée sur les sommets, dans les airs ou en mer. Clairement affiché, le but est de fédérer les communautés des sports outdoor autour de valeurs communes d’effort et de vie au grand air en rencontrant des passionnés comme vous. Entièrement gratuit, ce nouveau réseau social a vocation à devenir une plateforme privilégiée pour tous vos projets d’aventures.
Rencontrer le prochain compagnon de cordĂ©e, se greffer Ă un projet d’expĂ© ou juste Ă une sortie dans le coin, c’est le principe d’Adventurer. ©Adventurer
Climbing Away
Climbing away, c’est un peu le CamptoCamp du grimpeur pur et dur. Que vous soyez couenneux ou aux amateurs de grandes voies, cette application est parfaite pour trouver l’inspiration quand vous Ăªtes en vadrouille. Parfois moins complet que les topos de grimpes papier, Climbing Away possède de sĂ©rieux atouts.Â
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une source d’inspiration partout dans le monde
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Tous les topos ne sont pas encore disponibles en format numérique
Avec près de 7000 sites d’escalades rĂ©fĂ©rencĂ©s Ă travers le monde, la version gratuite reste un outil facile et efficace pour dĂ©couvrir de nouveaux spots, mĂªme si certains pays sont mieux fournis en infos que d’autres. Ă€ chaque topo virtuel est associĂ©e la rĂ©fĂ©rence du topo papier du coin, pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la connaissance du spot, ou pour un confort de lecture accru. Une appli qui fonctionne donc main dans la main avec ses alter egos papier, pour un partage des infos Ă©thique et optimal. Ă€ noter que certains topos peuvent Ăªtre directement achetĂ©s en version digitale via l’application. Mais mĂªme en version gratuite, les descriptifs sont bien remplis et les nombreuses photos et schĂ©mas permettent de se faire une bonne idĂ©e du spot, sans se ruiner en achetant tous les topos papier, au cas oĂ¹ on ne fait que passer dans le coin. Le tout est, bien sĂ»r, disponible hors connexion.
D’abord choisir son spot, ensuite choisir sa voie. Simple, non ? ©Climbing Away
Les applis météo
« Qui trop Ă©coute la mĂ©tĂ©o, passe sa vie au bistrot ! » disent les marins bretons. Pourtant, sans Ăªtre trop timorĂ©s, il est bon de garder un Å“il attentif sur l’évolution de la mĂ©tĂ©o avant d’aller en montagne (et en mer malgrĂ© les dires des marins breton). Avant d’aller checker le topo et la carte, c’est mĂªme la règle de base. Pour ce faire, de nombreuses applications prennent le relais des sites mĂ©tĂ©os, en offrant un accès direct et personnalisĂ© des prĂ©visions sur smartphone. Chacune avec leurs spĂ©cificitĂ©s, selon vos pratiques et vos besoins.
Meteo France – Ski & Neige
La classique des classiques, pour avoir la mĂ©tĂ©o sur tous les massifs montagneux français. PrĂ©visions mĂ©tĂ©o, infos sur l’enneigement, bulletins de risques d’avalanche, webcams… Beaucoup d’informations typĂ©es montagne. Avec cette application, MĂ©tĂ©oFrance joue la carte de la personnalisation Ă fond, avec la possibilitĂ© de se gĂ©o-localiser et de choisir jusqu’à six stations favorites et de les enregistrer sur sa page d’accueil.Â
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Vos prĂ©visions personnalisĂ©es en un coup d’œil
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Très orientée stations
En rĂ©sumĂ©, une appli qui se veut proche de son utilisateur pour connaĂ®tre les prochaines tendances d’un simple coup d’œil sur l’écran. Et le tout gratuitement. Seul bĂ©mol, les prĂ©visions restent franco-françaises et très orientĂ©es stations de ski, mĂªme si les indications sont toujours bien informatives.
Vos stations favorites en un seul coup d’oeil, avec prĂ©cipitations et taux d’enneigement en un coup de pouce. ©Meteo France-Ski et Neige
Meteo Blue
Un des gros atouts de Meteo Blue, c’est la visualisation multi-modèle des prĂ©visions. Que ce soit sous 5, 7 ou 14 jours, l’application (comme le site) enregistre et projette les prĂ©visions de plusieurs modèles mĂ©tĂ©orologiques nationaux et internationaux (issus d’algorithmes diffĂ©rents), pour se faire une idĂ©e plus prĂ©cise des prĂ©visions et de leur possible marge d’erreur.Â
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De nombreuses fonctionnalités pour des prévisions précises
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Le défaut de sa qualité : tellement de fonctions que le profane n’en utilise que quelques unes.
Outil très complet, Météo Blue propose entre autres la fonction history+ pour afficher l’historique météo des derniers jours et semaines, et la fonction where2go pour trouver le seul endroit ensoleillé dans un rayon choisi et ainsi avoir une chance de passer entre les gouttes. En résumé, une appli tellement complète que l’utilisateur non-initié n’utilisera sûrement qu’un petit pourcentage de ses possibilités.
MĂªme si comparaison n’est pas raison, la vision multimodèles de Meteo Blue permet de se faire une idĂ©e des plus prĂ©cises des prĂ©visions. ©Meteo Blue
Meteoparapente
Comme son nom l’indique, cette application s’adresse avant tout aux parapentistes. Si les prĂ©visions sont très orientĂ©es vents (direction, puissance, Ă©volution heure par heure), il est aussi possible d’observer des informations plus gĂ©nĂ©rales comme les couches nuageuses et les prĂ©cipitations Ă venir, utiles au parapentiste comme au montagnard.Â
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Un modèle prévisionnel très précis
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Pas évident à comprendre pour l’utilisateur profane
Le bémol de cette application, très orientée parapente, est qu’il faut une solide connaissance des masses d’air pour l’exploiter à fond et comprendre tous les graphiques. Néanmoins, on trouvera difficilement plus précis pour comprendre le mécanisme des vents, ce qui peut s’avérer très utile quand on prépare une sortie ski de rando, pour anticiper la formation de plaques à vent par exemple.
Sue l’Ă©crand de gauche, la force et direction des vents heure par heure. Sur celui de droite, la carte gĂ©olocalisĂ©e avec un code couleur heure par heure suivant la force des vents. ©Meteo Parapente