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Les mondes d’Antoine Le Menestrel, grimpeur étoile

Antoine Le Ménestrel ©Jocelyn Chavy

« Je refuse de frapper la glace », ce bout de conversation saisi à la volée à L’Argentière-La-Bessée a piqué ma curiosité. Elle émanait d’un gars aux cheveux ébouriffés et aux petits yeux bleus perçants : Antoine Le Menestrel, l’un des inventeurs de l’escalade libre. Le Menestrel n’est pas un nom de façade, cet aptonyme colle bien au danseur chorégraphe. Car le fondateur de la Compagnie Lézards Bleus est aussi l’un des pionniers de la danse-escalade. L’oncle d’Eline Le Menestrel est un artiste autant qu’un grimpeur. Il s’apprête à sortir son livre autobiographique Folambule, les confessions d’un grimpeur étoile aux éditions Paulsen. Ni une ni deux, j’ai enclenché le dictaphone. 

Alors comme ça, tu ne veux plus frapper la glace ?

Antoine Le Menestrel : Oui. En fait, j’avais des cauchemars quand j’allais à Chamonix, j’entendais les avalanches, le permafrost qui fondait, les immeubles de roches qui s’écroulent, et j’avais l’impression que c’était ma maison qui tombait. Alors j’ai eu envie de dire au revoir à la glace, une beauté du monde entrain de fondre entre nos doigts, et j’ai créé un spectacle qui s’appelle « danse en cascade ». Je ne peux pas lui dire au revoir en la frappant avec des crampons et des piolets. Alors j’ai essayé d’inventer une façon de se déplacer sur la glace sans la frapper, sans être un conquérant. 

Tu t’es en quelque sorte libéré du matériel, ça rappelle un peu l’escalade libre dont tu es l’un des inventeurs ?

Oui. Quand