fbpx

Le Chemin du Salvador dans les Asturies : à pied ou à vélo sur l’autre Compostelle

Hayedo de Valgrande, Vue depuis Pajares. ©Juan de Turc pour Tourisme Asturies

Le mot itinéraire ne suffit pas pour décrire le Camino de El Salvador dans les Asturies, au nord de l’Espagne. C’est une région surnommée « Paradis Naturel » grâce à sa beauté majestueuse, qui abrite les Picos de Europa et sept Réserves naturelles de la biosphère. Suivant des sentiers historiques et traversant des villages et paysages uniques, cet itinéraire méconnu et peu fréquenté recèle tant d’Histoire que le trekkeur, le cycliste ou pèlerin qui l’emprunte ressent inévitablement quelque chose en lui. Certains parlent de spiritualité, d’autres de beauté. Une chose est sûre : chacun pourra y vivre une émotion unique.

Il s’agit d’un itinéraire qui a débuté en 1075, lorsque le roi des Asturies Alphonse VI a procédé à l’ouverture de l’Arche Sainte. C’est un moment fondamental dans l’histoire du christianisme : l’arche est arrivée de Jérusalem et contient des reliques inconnues. Parmi elles, le Saint Suaire du Christ.

Depuis lors, la cathédrale d’Oviedo, un édifice gothique inhabituel puisqu’il n’a qu’une seule tour et qu’il est construit sur un ensemble cathédral préroman du IXe siècle, est devenue la deuxième enclave jacobéenne par excellence, avec Saint-Jacques-de-Compostelle. La devise « Celui qui va à Saint-Jacques et non au Sauveur, visite le serviteur et oublie le Seigneur » lance un nouveau défi aux pèlerins, qui continuent aujourd’hui à les inviter à un voyage intérieur dans tous les sens du terme.

À VTT devant la cathédrale El Salvador. ©Juan de Tury pour Tourisme Asturies

Car le Salvador, dont l’itinéraire commence à León et qui passe principalement par les Asturies en trois étapes, traverse d’immenses zones intérieures qui préservent la virginité, non seulement de la nature, mais aussi du caractère d’une terre impliquée dans son environnement bien avant que le mot « durabilité » ne soit répandu.

une terre impliquée dans son environnement
bien avant que le mot « durabilité »
ne soit répandu

Sur la Camino del Salvador. ©Carlos Salvo pour Tourisme Asturies

Au départ de l’auberge Cornellana, Camino Primitivo. ©Juan de Tury pour Tourisme Asturies

L’entrée de la Principauté est déjà impressionnante : le col du Puerto de Pajares, qui attire en hiver les skieurs de la station voisine, mais qui, entre mars et octobre, offre des températures plus agréables malgré ses 1 500 mètres d’altitude. Un sommet difficile à atteindre, qui demande un effort, mais qui, pour cette raison, fait ressortir le meilleur du marcheur ou du cycliste, une attitude qui va au-delà d’une simple promenade et qui rend les routines du travail, le quotidien de nos vies, lointaines et insignifiantes.

À Pajares, on se sent différent, renouvelé, meilleur. Optimiste. D’une certaine manière, la montagne vous rappelle à quel point il est important d’être en vie.

Le monastère de San Salvador, Camino Primitivo. ©Juan de Tury pour Tourisme Asturies

Ce même sentiment vous accompagne pendant les trois jours, qui peuvent être trois ou autant que vous voulez planifier, car les services que vous trouverez le long du Chemin vous permettront d’adapter plus facilement les kilomètres à votre force et à votre goût. En effet, à partir de Pajares, vous pouvez choisir entre deux chemins : descendre le premier tronçon par la vallée ou suivre le tracé de la route. C’est le soleil qui vous conseillera l’un ou l’autre, tous deux parfaitement balisés par les coquilles qui relieront vos pas et votre pédalage.

L’église Santa Cristina de Lena. ©Les Fartures pour Tourisme Asturies

De plus, les villes que vous traverserez vous offriront de petits détours, des arrêts qui en valent la peine. À Campumanes, par exemple, vous pourrez vous arrêter à l’ermitage du Santo Cristo et au palais de Revillagigedo. De là, le chemin rejoint le conseil de Quirós entre les montagnes et les forêts environnantes. À Lena, il faut voir l’église préromane de Santa Cristina, qui maintient l’atmosphère intemporelle de cette route, ainsi que Santa Eulalia, à Ujo. 

les villes que vous traverserez
vous offriront de petits détours,
des arrêts qui en valent la peine

Pause « city-trip » devant la cathédrale de El Salvador, à Oviedo. ©Noé Baranda pour Tourisme Asturies

Vous vous trouvez maintenant dans une région minière, car les Asturies sont l’une des régions d’Europe ayant la plus longue histoire consacrée au charbon, avec une culture incomparable, que vous reconnaîtrez dans les châteaux qui apparaissent au fur et à mesure que vous avancez vers Mieres del Camín, qui tire précisément son nom du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Là, le palais Camposagrado, le presbytère et le lycée animeront votre promenade dans une ville qui possède également un campus universitaire adapté au XXIe siècle. Et qui rejoint vos prochaines destinations, Olloniego, Las Regueras, des villes plus petites, parfaites pour s’asseoir et partager une table avec du cidre et la fabuleuse gastronomie des Asturies.

Petite pause à vélo, devant la chapelle de Santa Ana à Llampaxuga. © Juan de Tury pour Tourisme Asturies

Car ici aussi, la nourriture et la boisson font partie de l’esprit du Camino. En 2025, cela fera dix ans que l’Unesco a inscrit au patrimoine mondial les Chemins du Nord, dont deux traversent les Asturies : le Chemin côtier et le Chemin primitif. En 2025 également, le cidre a été déclaré par l’UNESCO patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce caractère immatériel de la gastronomie s’explique par la fidélité aux saveurs et aux ingrédients locaux, qui fait partie de la relation avec la nature. Comme les auberges de pèlerins ou les logements individuels, elles sont plus que des haltes et des auberges, elles sont un mode de cohabitation. 

En mangeant une fabada, un ragoût asturien, un cachopo, un plat de riz avec du pitu de caleya (poulet fermier) ou l’un des 50 fromages élaborés dans la Principauté, qui sont au nombre de 300 si l’on ajoute leurs variétés, vous comprendrez l’étendue de ce riche patrimoine. 

Le Camino de El Salvador  est l’occasion de le découvrir. Et de vous redécouvrir. Il ne vous reste plus qu’à planifier votre arrivée selon les différents modes de transport depuis la France.