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Victor Lourdel : le freerider qui voulait devenir guide de haute montagne

Ancien compétitieur de ski freeride, Victor Lourdel a troqué les podiums pour l’exploration en haute montagne. Il trace aujourd’hui sa propre ligne, souhaite devenir guide et mise sur la transmission de son expérience, sur le terrain et sur les réseaux. Interview. 

Comment le jeune Parisien que tu étais en est venu à monter sur les skis à temps complet ? 

Victor Lourdel : J’ai 29 ans et j’habite à Sallanches, au pied du massif du Mont-Blanc. J’ai un parcours assez atypique pour un skieur parce que j’ai grandi en région parisienne. Je pense qu’avoir eu un « accès limité » à la montagne m’a donné cette passion forte du ski. Mes parents avaient un appartement aux Gets et on y passait les vacances scolaires.

À partir de 8-9 ans, j’ai eu le chance d’intégrer un ski club citadin, avec mon coach Christian Garnier qui a façonné mon ski. On partait en train le vendredi fin d’après-midi pour aller s’entraîner presque tous les week-ends. Durant toute mon adolescence, j’ai participé à des compétitions de ski alpin. Mon but était de rivaliser avec les meilleurs de mon âge qui habitaient eux en station de ski.

À 15 ans, mes parents ont décidé de changer de vie (en partie pour moi, et je les remercie) et nous avons déménagé à Saint-Gervais-Les-Bains. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le ski hors pistes, pratique totalement inconnue pour moi. S’en sont suivies dix années de compétitions de ski freeride, en junior puis en adulte sur le circuit du Freeride World Qualifier, avec une 4eme place au général en 2021, aux portes de la qualification pour les championnats du monde de ski freeride : le Freeride World Tour.

s’en sont suivies 10 années de compétitions de ski freeride

©Tim Giudicelli

Comment arrives-tu à concilier compétitions officielles et répétitions à ski dans le massif avec tes potes ? 

VL : J’ai arrêté les compétitions de freeride il y a trois ans pour me consacrer pleinement au ski de couloir, au ski de pente raide et à la création d’images et de films. En 2021, j’ai remporté la Nendaz Freeride 4*, indéniablement le moment fort de ma carrière en compétition.

Mais au fil des années, j’ai ressenti une envie grandissante de passer plus de temps en montagne. Les compétitions demandent un entraînement très spécifique et chronophage si l’on veut performer et j’ai fini par me rendre compte que je préférais consacrer cette énergie à l’exploration et à la progression en haute montagne. J’ai donc pris la décision d’arrêter la compétition relativement jeune pour avoir le temps de développer mes compétences en alpinisme et me préparer au probatoire du diplôme de guide.

je préfère consacrer cette énergie 
à l’exploration en haute montagne

Victor Lourdel. ©Coll. Lourdel/Osprey

Oui, justement, tu souhaites désormais devenir guide de haute montagne. Qu’attends-tu de ce métier ?

VL : J’ai envisagé de devenir guide assez tard. Avec le temps passé en montagne, j’ai découvert un univers qui m’a à la fois passionné et impressionné. Ce milieu impose une vraie réflexion sur l’équilibre entre le plaisir et le danger. Il faut s’y investir pleinement pour progresser et devenir le meilleur possible. Mais en même temps, plus on y passe de temps, plus on s’expose aux risques. Mon objectif est de trouver le juste milieu, d’évoluer avec prudence et lucidité sans tomber dans une quête incessante du « toujours plus. »

Devenir guide, c’est aussi apprendre à gérer cette dualité, mais surtout transmettre et apprendre aux gens les lois de la montagne. C’est quelque chose qui m’attire énormément. Là-haut, on vit des moments très forts avec ses amis et en tant que guide, tu peux offrir à tes clients des expériences uniques, leur faire découvrir des choses qu’ils n’auraient jamais imaginé vivre.

ouvrir encore plus de portes
vers des aventures
au sens large

Je ressens déjà cet aspect de transmission dans mon métier de moniteur de ski, mais dans l’environnement sauvage de la montagne et de la haute montagne, ces sensations sont décuplées. Aujourd’hui, en tant que moniteur, je me sens parfois limité dans ce que je peux faire vivre aux gens. Le diplôme de guide me permettrait d’aller plus loin dans cette démarche et d’ouvrir encore plus de portes vers des aventures au sens large.

©Tim Giudicelli

©Tim Giudicelli

Ton rapport à la performance à donc changé au fil du temps ?

VL : Mon rapport à la performance a clairement évolué avec le temps. ! Il y a 3 ou 4 ans, j’étais focalisé sur la compétition, avec l’objectif de séduire les juges sur les contests de freeride. Mais les faces de compétition sont souvent les mêmes d’une année à l’autre et il me manquait cet aspect de découverte et d’exploration que l’on trouve en montagne.

Aujourd’hui, je prends énormément de plaisir à imaginer mes sorties, à y réfléchir parfois pendant des mois. Tracer une ligne sur une montagne, attendre les bonnes conditions, trouver le bon partenaire pour partager ces moments. Tout ce processus fait partie de l’expérience et me motive bien plus que la recherche d’une note ou d’un classement.

tracer une ligne sur une montagne,
attendre les bonnes conditions,
trouver le bon partenaire 

Quand je réalise une descente qui m’attire depuis longtemps, c’est comme un aboutissement, une victoire, mais une victoire face à moi-même, partagée avec mon compagnon de cordée. Comme en juin 2024, quand nous avons réalisé la première répétition de la face sud-ouest de Bionnassay. Les sensations qu’on ressent là-haut sont difficiles à expliquer. Je prends du plaisir dans des pentes très raides et engagées, mais aussi dans des journées plus classiques, où l’on sait qu’on est au bon endroit, au bon moment, avec la bonne personne.

C’est important pour moi de ne pas tomber uniquement dans la recherche du toujours plus, c’est comme ca qu’on va au carton.

©Tim Giudicelli

Tu es très actif sur les réseaux sociaux. Quel est le moteur de cette envie de partager ? 

VL : Oui, je suis assez actif sur les réseaux sociaux et c’est un choix qui repose sur deux aspects. D’abord, j’ai toujours aimé l’image, capturer des souvenirs forts de mes expériences en montagne. Il y a quelque chose de puissant dans le fait de figer ces moments et de les partager.

Ensuite, il y a l’aspect « marketing » lié aux sponsors. Ils nous font confiance et nous permettent de vivre de notre passion, en échange de quoi on documente nos sorties et on crée du contenu. Pour certains, c’est une contrainte, mais moi, j’aime cet exercice. L’essentiel, c’est de rester aligné avec ses envies, de ne pas se forcer à faire des choses qu’on ne ferait pas naturellement. Il faut aller en montagne pour les bonnes raisons, pas juste pour du contenu. Que j’aie des sponsors ou non, je ferais les mêmes descentes. Partager ces moments et les documenter, c’est juste une manière d’en garder une trace.

Avoir du matériel performant et fiable est essentiel 
surtout dans un environnement aussi dangereux que la montagne

©Tim Giudicelli

©Tim Giudicelli

À propos des sponsors justement, la marque Osprey te soutiens dans tes aventures avec notamment deux modèles de sacs à dos. Tu peux nous en dire un mot ? 

VL : J’accorde une grande importance au matériel, surtout dans un environnement aussi dangereux que la montagne. Avoir du matériel performant et fiable est essentiel, que ce soit pour les skis, les fixations ou les sacs. Le sac Firn 28 d’Osprey est mon compagnon idéal pour les longues sorties de ski de randonnée. Il est léger, bien conçu et rempli de détails qui le rendent très fonctionnel.

Lorsque les conditions de neige sont avalancheuses, je prends mon sac airbag Soelden Pro pour plus de sécurité. Comme tout le monde, j’espère ne jamais avoir à m’en servir, mais c’est un outil qui a fait ses preuves en cas d’accident. Ce qui est vraiment pratique avec le modèle Solden Pro, c’est qu’il est électrique et se recharge très facilement, comme un téléphone. Et pour les voyages en avion (que j’essaie d’éviter au maximum), c’est bien plus simple que les modèles précédents qui fonctionnent avec des cartouches de gaz.

Osprey Firn 28

Spécialement conçu pour le ski de randonnée, le Firn est un sac de type gilet. Il est équipé d’un système de type lasso pouvant être utilisé facilement des deux côtés pour ranger les skis sans avoir à enlever le sac, de caractéristiques spéciales pour la montagne et d’un panneau arrière repoussant la neige.

 

Équipements

  • Sangle supérieure pour corde
  • Fermeture par cordon avec rabat protecteur
  • Bretelles de type gilet
  • Porte-skis innovant de type lasso
  • Poche pour téléphone/GPS (si vous n’utilisez pas de balises)
  • Sangle de compression supérieure pouvant aussi faire office de porte-piolet
  • Poche à outils pour avalanche sur le panneau avant
  • Poche facile d’accès pour peau de phoque/crampons
  • Filet porte-casque amovible dans la poche de la base
  • Boucle pour skis renforcée
  • Deux porte-bâtons/piolets

Osprey Soelden Pro 32

Cette nouvelle version du Soelden Pro est dotée du système dʼairbag Alpride E2 nouvelle génération. Des performances améliorées dans un ensemble encore plus léger et compact.

 

Équipements

  • Système d’airbag électronique pour avalanche Alpride E2 Osprey inclus
  • Grande fermeture éclair en forme de J sur le panneau avant pour accéder au kit de sécurité avalanche, avec pochettes pour manche de pelle et sonde
  • Grande ouverture zippée en U pour accéder au compartiment principal
  • Poches pour GPS/radio avec points d’attache pour micro dans les bretelles
  • Porte-skis en triangle ou diagonal
  • Porte-snowboard vertical sur le panneau avant
  • Poche de rangement interne zippée
  • Poche zippée et porte-matériel sur la ceinture
  • Boucles d’attache pour traîneau
  • Porte-casque escamotable à deux positions (avant ou supérieur)
  • Pochette et point d’attache sécurisés pour piolet
  • Nylon « robic » Nanofly® recyclé 100D léger et ultra-résistant, avec renfort en UHMPE.