L’exigence de la polyvalence
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Polyvalence
Légèreté
–
Isolation thermique
Conditions du test
Goulotte AD à la journée avec ressaut de glace WI 3+, approche technique et course d’arête avec quelques pas en 5c+/6a.
Dessus
Basket ou grosse d’alpinisme ? Ni l’un ni l’autre pour cette chaussure à la frontière entre plusieurs pratiques, inspirée par Hélias Millerioux, en quête d’une chaussure polyvalente pour des courses à client en terrain facile. Explications. À première vue, la Dolomite VELOCE GTX possède les caractéristiques principales d’une chaussure d’alpinisme. Semelle Vibram rigide parsemée du relief antidérapant habituel, débord arrière pour installer des crampons semi-automatiques, un revêtement extérieur solide et imperméable en Gore-Tex. Un premier sentiment de robustesse donc, qui rassure les habitués des « vraies » grosses d’alpinisme.
Immédiatement, on remarque pourtant que ce n’est pas une chaussure d’alpinisme lambda. Le look général s’apparente même plus à une basket, certes épaisse, mais au design agile et léger. La différence la plus notable vient de la tige basse, agrémentée d’une guêtre en néoprène. On se rapproche ici d’un look type fast hiking pour des marches d’approche en terrains accidentés où quelques pas d’escalade sont à prévoir. Les anglais appellent ça du scrambling, et c’est exactement pour ce type d’activité que la Dolomite VELOCE GTX est faite. L’atout majeur, c’est sa grande polyvalence : en escalade, confort jusqu’au 6a (selon les grimpeurs), on apprécie la légèreté et la maniabilité par rapport à des chaussures tige haute, conjugué à une semelle assez souple pour les pas en adhérence dans les dalles. En neige, la chaussure répond encore présente, à condition d’être dans les conditions idéales : neige dur, et ressaut en glace facile. Les guêtres en néoprène sont étonnamment efficaces. Même si on se doute bien que les chaussures ne sont pas faites pour s’enfoncer jusqu’aux genoux à chaque pas, on reste au sec assez longtemps, voire tout le temps si la neige est dure. Un plus non-négligeable, car qui dit légèreté dit en revanche isolation thermique réduite. Mieux vaut donc garder les pieds au sec le plus longtemps possible.
DESSOUS
Là où la Dolomite VELOCE GTX surprend, c’est dans l’alliance d’une chaussure taille basse avec une rigidité de grosse d’alpinisme. On pourrait s’attendre à marcher avec une chaussure d’approche très (trop) souple pour faire de l’alpinisme et pour placer des crampons, mais non ! La semelle, est spécialement conçue pour endurer les terrains spécifiques à la haute montagne. En terme de sensations, une fois au pied, elle se rapproche d’ailleurs plus d’une grosse d’alpinisme. On le sent lors de la marche, avec un déroulé de pied proche de celui d’une grosse rigide, pas aussi souple qu’une basket de trail, mais incomparablement plus légère que la plus light des chaussures d’alpinisme. Un compromis qui trouve son avantage au moment d’affronter moraines et pierriers en toute sérénité, les orteils protégés intégralement par un pare-pierres digne de ce nom.
VERDICT
En résumé, la Dolomite VELOCE GTX est parfaite pour tous les terrains montagnards tant que la difficulté n’est pas trop élevée. Sa polyvalence fait sa force pour un rendu où légèreté, maniabilité et rigidité sont au rendez-vous. En escalade, sa légèreté comble le grimpeur pour (bien) poser ses pieds. En neige, c’est une chaussure qui peut tout faire, du moment qu’il ne fait pas trop froid. En revanche, en glace, les ressauts ne devraient pas dépasser le grade WI 3+ au risque de sentir un manque de tenue dû à l’absence de tige haute. Il faut alors plus serrer les lacets, mais donc moins sentir ses pieds qui ont vite froids… En même temps, est-ce vraiment fait pour ça ? On touche là aux limites extrêmes de la chaussure. En tout état de cause, voilà un bon produit hybride, qui répond sans sourciller aux exigences de la haute montagne facile.
Caractéristiques techniques
POIDS VERIFIÉ 540g la chaussure en taille 43 PRIX PUBLIC : 240€ TERRAIN DE PREDILECTION : haute montagne facile