Ensemble ils ont grimpé 106 stacks, ces donjons des océans au rocher souvent délicat, détachés des côtes et appelés amers par les marins qui s’en servent comme repères. Guide, Daniel Du Lac en a trouvé le cheminement. Sylvain Tesson en a fait un livre, Les piliers de la mer. Pas banale, leur cordée écume les parois depuis dix-neuf ans, des Calanques à la face nord des Jorasses. Et se retrouve chaque printemps au festival Aventure & Découverte de Val d’Isère. L’occasion de faire le point avec la cordée singulière qu’ils forment. « La cordée est le format idéal de la relation humaine, à la vie, à la mort, mais à cinquante mètres de distance » précise, pince-sans-rire, Sylvain Tesson.
Le ciel est aussi sombre que la mer, et le prochain continent est à 4500 kilomètres. « Les coulures de guano bouchent les fissures et calcifient les dalles d’un plastron acide » tandis que « l’escalade atteint le septième degré (…) Du Lac joue sa vie à cent mètres au-dessus de la mer » écrit Sylvain Tesson dans son livre Les piliers de la mer. « J’étais aspiré dans cette longueur » se souvient Daniel Du Lac, attablé dans un bar de Val d’Isère avec Sylvain.
« Ce Motu des îles Marquises est fait de roche volcanique, un caillou de bonne qualité, rayé par une fissure large. Je me mets un combat, une grande longueur de cinquante mètres. Je fais monter Sylvain et là, il se met à
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