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L’Aiguille Blanche de Peuterey en ski BASE

C‘est une descente de rêve que Matthias Giraud a vite expédiée : un premier tiers très raide, puis une belle poudre avant de prendre son envol depuis le sérac qui coupe la face. Le skieur, alias Super Frenchie, a une longue carrière de ski BASE et de BASE jump derrière lui, notamment aux États-Unis. Il raconte sa journée ainsi : « la face nord avait 15 cm de poudreuse fraîche sur de la glace bleue dure, et après les trois premiers virages, j’ai eu du mal à garder le contrôle de mes carres sur la glace alors que mes skis balayaient la neige. La pente était d’environ 50 degrés. Je devais skier léger, fluide et efficace pour garder le contrôle. »

« La seconde partie après la rimaye comportait de la poudreuse légère, sans glace ou débris jusqu’au bord du sérac d’environ 70 m. Le point de décollage était bien prononcé, me permettant de sauter au-dessus des bouts de séracs et des rochers saillants. J’ai ouvert mon parachute dès que possible. La faible densité de l’air à 4000 mètres ralentit l’ouverture et la pressurisation de la voile, il fallait anticiper. Une forte vitesse et un vent relatif ont aidé à contrebalancer la densité de l’air. L’ouverture du parachute était brusque. Le vol s’est bien déroulé jusqu’au glacier de Brenva. C’était la face la plus technique que j’ai jamais faite en ski BASE jump. »

Une belle descente, mais l’histoire ne dit pas si Matthieu est monté à pied comme Vivian Bruchez, Tom Lafaille, Boris Langenstein, Tiphaine Duperier et Guillaume Pierrel qui ont skié intégralement la face en 2020 – sans rappel ni parachute bien sûr. La première est l’oeuvre d’Anselme Baud et Yannick Vallençant en 1977.