Raphaël Georges est guide de haute montagne et grimpeur dans le huitième degré. Après l’avoir titillé pendant des années, le pilier central du Frêney s’offre enfin à lui et il nous raconte cette expérience riche en émotions. En libre et solitaire, il évolue dans cette face sud du massif du Mont-Blanc, sorte d’absolu dans le coeur des alpinistes, sans pour autant se prendre pour Alex Honnold !
Août 2013, alors que j’encorde mon 25ème gosse de la journée pour qu’il fasse la voie verte, je reçois un coup de fil de mon ami Alex. Il est au sommet du mont Blanc qu’il vient de grimper par le pilier central du Frêney. Extérieurement très content pour lui, intérieurement un peu dégoûté d’être dans les Vosges, je le félicite de son ascension et me concentre sur mon nœud de huit (bien serré le nœud).
Été 2023, Léo, Enzo et Benjamin éclatent les temps sur l’intégrale et l’hyper intégrale de Peuterey, faisant passer la face sud du mont Blanc pour la dune du Pilat. L’idée de faire le Frêney ressurgit. Fort de mon expérience aux Drus, j’envisage d’y aller en solitaire. Fin juillet 2024, après une énième dispute avec ma chérie (au sujet d’une porte de lave-vaisselle mal fermée, sombre histoire…), je prends conscience que je suis devenu trop chiant et qu’il faut que j’aille me défouler en montagne. Les conditions en face sud sont bonnes, il est grand temps d’aller faire le pilier du Frêney.
l’arête, jamais
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