
« Lāhumour, cāest lorsquāon rit quand mĆŖme Ā»
Ća aurait pu ĆŖtre drĆ“le.
Le gars en Ć©tait Ć ses premiĆØres conversions, ce bas de la pente où lāon devine encore les pistes. On voyait distinctement un groupe de migrants – dāĆŖtres humains – errer au bas de la verte, la couleur de lāespoir. Un malheureux classique dans cette station de ski frontaliĆØre. Ce type de scĆØne où lāon se demande Ć quoi joue la vie.
– JāespĆØre quāils ont pris un forfait piĆ©tonsĀ !
Ća aurait pu ĆŖtre drĆ“le comme lāest lāabsurde, un genre qui sāaccommode mal des moitiĆ©s dāexagĆ©ration. Mais Ć mon goĆ»t du rire, il manquait lāessentiel des cliquets, le plus vertueux de tous, celui de lāautodĆ©rision. Sāil nāy a pas, et cāest heureux, un solfĆØge de lāhumour, si nous devons prendre garde Ć ne surtout pas lāaffadir et lāaffubler de rĆØgles, celle de rire avant tout de soi me semble ne pas devoir ĆŖtre piĆ©tinĆ©e. Sāil ne devait en rester quāune, ce serait celle-ci. Ce bon monsieur du forfait piĆ©tons ne trouvait pas matiĆØre Ć rire de lui-mĆŖme. Lāencourager Ć chercher devenait urgent.
Si le cliquet du miroir nāest pas enclenchĆ©, il en est un de secours pour faire avancer le monde par lāhumour, celui de la dĆ©nonciation qui dit le combat. Alors on peut ā on doit – rire des autres sāils se font cyniques, violents, racistes, menteurs, malhonnĆŖtes, cupides, lĆ¢ches, convoyeurs de morale ou toute autre qualitĆ© piochĆ©e dans leur besace Ć certitudes.
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