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L’Ama Dablam en 6h20 aller-retour, nouveau record pour Tyler Andrews

Ama Dablam, Nepal. ©Jocelyn Chavy

On l’appelle le Cervin de l’Himalaya. Proche de l’Everest, l’Ama Dablam, 6812 mètres, a été gravi en 6h20 en aller-retour par Tyler Andrews. L’américain bat de trois minutes le précédent record établi par Mathéo Jacquemoud l’année dernière. L’Ama Dablam est le second record de Tyler cet automne après le record du Manaslu (9h52). 

Depuis le camp de base, l’aller-retour au sommet de l’Ama Dablam a demandé très exactement 6 heures, 20 minutes et trente secondes à Tyler Andrews. « Je n’en étais pas sûr jusqu’à la seconde où j’ai arrêté la montre » a écrit l’ultra trailer américain après son record. Un nouveau FKT (fastest known time) du camp de base au sommet et retour, qui bat de plus de trois minutes – ou de seulement trois minutes ! – le temps établi il y a un an par le français Mathéo Jacquemoud, qui avait mis 6h23 min et 24 secondes. À ce stade, les secondes ont effectivement leur importance. 

À la différence du français, Tyler Andrews n’est pas un alpiniste, ni un guide de haute montagne. Pourtant il a déjà imprimé sa marque dans le Khumbu, il y a un an. Il s’arrogeait alors un FKT original, sur l’Ama Dablam, mais en partant du village de Pangboche situé loin du pied de la montagne, et non du camp de base. Tyler Andrew avait mis 13 heures et 18 minutes pour faire l’aller-retour de 32 km et 3000 mètres de dénivelé, dont 7h04 pour la seule ascension. 

Tyler Andrews ©Coll. Tyler Andrews

L’Ama Dablam cet automne. ©Coll. Tyler Andrews

Cette saison, l’américain est arrivée avec une grande ambition : celle d’établir un nouveau record sur le Manaslu, 8163 m. Sans oxygène additionnel, Tyler Andrews a réussi le Manaslu en seulement 9 heures et 52 minutes, le 19 septembre dernier, battant de deux heures le précédent record du Népalais Pemba Gyalje. L’Italien François Cazzanelli, en 2019, avait mis 13 heures. On parle là de record de montée ; le temps aller-retour de Tyler Andrews étant de 14h55 (et celui du Népalais et de l’Italien autour de 18h AR). 

Quelque temps plus tard, il est dans le Khumbu. Il écume le massif qu’il connaît bien, et signe un étonnant record au Mera Peak en partant de Lukla, soit un marathon partant de 2860 m. jusqu’à 6460 m. en franchissant un col, et avec environ 5000 mètres de D+ le tout en seulement 16 heures.

Pour l’Ama Dablam, cette fois, Tyler se prépare pendant une semaine, effectuant des aller-retours jusqu’au camp 3 de l’Ama Dablam avec un sherpa, histoire d’appréhender un itinéraire moins haut mais beaucoup plus raide que celui du Manaslu. Il y a quelques jours il est prêt. Il ne lui faut que 3 heures, 52 minutes, 33 secondes pour atteindre l’Ama Dablam au départ du camp de base, et 6h20 et 30 sec. pour y revenir. 

Il ne lui faut que 3 heures, 52 minutes, 33 secondes pour atteindre l’Ama Dablam

Si ce record témoigne d’un athlète hors normes, d’une fabuleuse adaptation à l’altitude et d’un entraînement extrêmement poussé, il témoigne également de l’aménagement de la voie de l’Ama Dablam, sans lequel ni Tyler Andrews, ni Mathéo Jacquemoud, ne pourrait réaliser de tels horaires. Ascension autrefois technique, d’un niveau comparable à TD dans les Alpes pour les alpinistes des années 80 et 90, la voie normale de l’Ama Dablam est devenue une machine à cash pour les agences principalement népalaises, qui maintiennent un équipement en cordes fixes abondant et en bon état, faisant de l’Ama Dablam l’un des sommets les plus fréquentés du Népal. Et faisant de l’Ama Dablam un objectif de choix pour des alpirunners pressés.

Durant cette saison, deux cordées d’alpinistes ont choisi une autre façon de gravir l’Ama Dablam. L’une a effectué une rare répétition de la voie directe américaine dans la face ouest. Toujours dans cette même face bien visible du reste de la vallée, les Ukrainiens Mykyta Balabanov et Mykhailo Fomin ont gravi une nouvelle voie à gauche.